BERICHE Ahmed

BERICHE Ahmed // Naissance : 21-9-1911 à Bezelma (Algérie) ; Domicile : Saint-Auban Basses-Alpes () ; Repression : Exécuté le 17-8-1944 à Le Ménil-Bérard (Orne) ; Décédé

Nous savons peu de choses sur Ahmed Beriche. Né en Algérie, de nationalité française, il est domicilié à Saint-Auban dans la vallée de la Durance dans les Alpes de Haute-Provence. Son certificat de décès indique qu’il réside dans un cantonnement algérien. En effet, une communauté kabyle s’est formée à partir de 1915 dans le village pour alimenter en main-d’œuvre une importante usine de fabrication d’armes chimiques.

Nous ignorons les circonstances dans lesquelles Ahmed Beriche se trouve dans l’Orne au Ménil-Bérard ce 17 août 1944. Cependant, un autre individu également né en Constantine en Algérie, Hacène Mesnaria , domicilié à Paris mais réfugié à Flers puis dans cette commune, est à ses côtés.

Le 16 août 1944, les combats font rage dans le secteur de Saint-Martin-d’Aspres (Orne) sur le point d’être libéré par les troupes américaines. Joseph Scheidt , facteur et membre du réseau « Action PTT » affilié à l’OCM et son chef Jacques Renard , responsable du groupe local, secondent les troupes alliées. Chargés d’escorter quatre soldats faits prisonniers, ils tombent dans un guet-apens tendu par des soldats allemands restés en arrière des lignes. Présents à leurs côtés, Hubert Lebailly  est tué lors des échanges de coups de feu et Jean Leblanc blessé réussit à s’échapper. Jean Scheidt et Jacques Renard sont exécutés dans la nuit à 1 heure du matin le 17 août 1944 au Ménil-Bérard, localité proche de Saint-Martin-d’Aspres.

Ahmed Beriche et Hacène Menasria sont exécutés le matin suivant à 10h dans la même localité d’après leurs certificats de décès. Ont-ils été arrêtés aux côtés de Jacques Renard et de Joseph Scheidt et considérés comme des partisans ? Ont-ils apporté leur aide aux résistants et aux soldats américains lors des derniers combats ? Ont-ils été victimes de représailles aveugles de la Wehrmacht dans ce contexte de libération ? Nul ne le sait. Quoi qu’il en soit, ils n’appartiennent à aucun mouvement de résistance connu et sont considérés comme de simples victimes civiles. Ils ont cependant été reconnus comme « Mort pour la France » en 2013.

Sources : SHD-Caen : 21P311945 ; A. Mekki, De la vallée de la Soummam à la vallée de la Durance, Presses universitaires de Provence, 2017 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom

Sébastien Beuchet