HANAU Rebecca

HANAU Rebecca // Naissance : 15-7-1863 à Merzig (Allemagne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déportée le 6-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Rebecca Hanau est née à Merzig, petite ville de Sarre en 1863. Le 25 mai 1891, elle y épouse Daniel Bonnem, né en 1863 comme elle et originaire de Saarwellingen, située à une quinzaine de kilomètres. Ils ouvrent une épicerie à Merzig. Le 2 août 1902 naît Marcel , leur fils unique, qui épouse Gustel Kahn  en 1924 ; ils ont trois enfants : Berthold , Édith  et Rudolph . Daniel meurt en 1931.

En 1935, la Sarre est rattachée au Reich. Les Bonnem émigrent alors en Palestine avec Rebecca, âgée de 72 ans. Mais ils s’adaptent mal et décident en 1937 de s’installer à Alençon où s’est réfugiée une partie de la famille de Gustel, les Kahn. Ils emménagent au 25, rue des Granges, dans la maison des parents de Gustel.

En mai 1940, Marcel est arrêté, transféré en zone Sud et incorporé au 318e Groupement de Travailleurs Etrangers. Rebecca ne le reverra jamais. Elle reste à Alençon avec sa belle-famille et ses petits-enfants.

Le 13 juillet 1942, Gustel et ses deux aînés, Édith et Berthold, sont arrêtés, transférés au camp d’internement de Pithiviers puis à Auschwitz. En septembre, Marcel est également déporté à Auschwitz. Tous y seront assassinés. Le 9 octobre 1942, au cours d’une rafle organisée dans toute la France, tous les membres de la famille qui restaient à Alençon sont arrêtés à leur tour : Rebecca, Julius  et Ida Kahn , leur fille Lilli  (Meyer) et le jeune Rudolph. Ils sont détenus d’abord à la caserne Bonnet à Alençon puis transférés à Drancy le 16 octobre. Ils y sont passent trois semaines puis, le 6 novembre, Rudolph, Rebecca, Ida et Julius sont déportés par le convoi n°42, arrivé à Auschwitz le 8. Etant donné leur âge, ils sont certainement « sélectionnés » pour la chambre à gaz dès leur arrivée.

Après la guerre, Alfred Kahn, frère de la belle-fille de Rebecca, pose rue des Granges, à Alençon, une plaque à la mémoire des membres de la famille assassinés ; la plaque est déplacée ensuite place Bonnet. En 1962, la « famille Kahn » est inscrite sur le mur du square des déportés. Son nom figure également à Yad Vashem et sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e). En 2002, à Merzig, des pavés mémoriels au nom des Bonnem sont posés dans le sol.

Sources : AN : F/9/5682 ; AD61 : 1W24 ; AP (Evelyne Kahn) ; AP (Herbert Friedemann) ; Le journal d’Ida Kahn, 2021 ; yvng.yadvashem.org

Erwan Cheminel