BOURGY Philibert, René

BOURGY Philibert, René // Naissance : 9-2-1891 à Paris (Seine) ; Domicile : Romilly-la-Puthenaye Eure () ; Repression : Déporté le 28-5-1942 à  ; 15-3-1944 à Sonnenburg (Allemagne) ; Décédé

Philibert Bourgy est un ancien combattant de la Grande Guerre. Son courage au combat lui vaut d’être cité deux fois. La première, le 4 juin 1916 pour ses qualités d’agent de liaison, « toujours prêt à remplir les missions les plus périlleuses » ; la seconde, le 30 avril 1917, pour son attitude courageuse. Quelques jours auparavant, le 19 avril, il a en effet été blessé à la cuisse en se portant en avant pour prendre une tranchée ennemie.

Démobilisé le 23 août 1919, il se retire à Romilly-la-Puthenaye (Eure) où il a épousé, le 21 juin, Pauline Paul, domestique agricole à La Houssaye (Eure). Deux ans plus tard, Philibert Bourgy entre à la Compagnie des chemins de fers de l’État où il devient sémaphoriste.

Domicilié au petit hameau de La Noë du village de Romilly-la Puthenaye, cet amateur de chasse – voire de braconnage – a nourri depuis la Première Guerre mondiale, une haine farouche des Allemands. Était-ce pour les combattre qu’il conservait des armes comme l’indique après-guerre son voisin ? Il n’est pas possible de l’affirmer. Toujours est-il que, sans doute à la suite d’une dénonciation, la Gestapo de Caen perquisitionne chez lui, le 11 avril 1942 ou le 1er, selon les sources, et découvre son fusil de chasse.

Philibert Bourgy figure parmi les premières victimes du décret Nacht and Nebel (Nuit et Brouillard) qui entend déporter tous les « ennemis du Reich ». Le prévenu est transféré à la prison d’Évreux puis à celle de Fresnes le 11 mai 1942. Le 28, il fait partie du premier convoi de NN, 30 hommes et huit femmes qui, avant d’être jugés par le tribunal spécial de Köln, sont regroupés au camp du concentration d’Hinzert, à côté de Trèves, sous autorité SS. Arrivé le 29 mai, il est transféré en préventive à la prison de Wittlich, le 24 juillet 1942. Un mois plus tard, le 8 septembre il est transféré à Kingelpütz à Köln pour être jugé, en novembre, par le tribunal spécial de Köln dédié aux affaires françaises. Afin de charger l’accusation, le procureur a requis le transfert d’un témoin, André Ducy  qui n’arrivera qu’en février 1943 à Köln. À cette date, Philibert René Bourgy, accusé d’« activités communistes », a déjà été envoyé vers le bagne de Sonnenburg, situé à une quinzaine de kilomètres de la frontière allemande où il purge sa peine de travaux forcés. C’est là qu’il décède le 15 mars 1944.

Son nom est porté sur le monument aux morts de Romilly-la-Puthenaye.

Sources : SHD-Caen : LA 5349, 21P429441 ; AD27 : 88W44 ; AD75 : 5RM D4R1 ; memorialgenweb.org

Ludivine Ponte