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BUGETTI Eugène
Né le 12 octobre 1909 à Bologne (Italie) ; domicilié à Lisieux (Calvados) ; déporté le 10 décembre 1941 à Düsseldorf ; rescapé.
BUGETTI Eugène // Naissance : 12-10-1909 à Bologne (Italie) ; Domicile : Lisieux Calvados () ; Repression : Déporté le 10-12-1941 à ; ; Rescapé Prague Allemagne
Italien naturalisé français, Eugène Bugetti figure parmi les pionniers de la Résistance
organisée dans le Calvados. Mobilisé dans l’Artillerie à la déclaration de guerre,
il est démobilisé en 1940 et rentre à Lisieux où il exerce la profession de coiffeur
pour dames et réside au 10 place de la République. Contacté par André Donnay puis
André Méresse, deux des dirigeants de l’Armée des Volontaires, il œuvre dès février-mars
1941 comme agent de liaison, puis comme responsable du recrutement au sein du mouvement.
A quelques semaines d’intervalle, il intègre le réseau Hector. Il diffuse dans le
Calvados la presse clandestine des deux organisations, Pantagruel et Les Petites Ailes de France. Le 9 octobre 1941, le résistant est arrêté par le contre-espionnage allemand, l’Abwehr qui a lancé simultanément, dans plusieurs départements, un vaste coup de filet contre
le réseau Hector. Nom de code : opération « Porto ». Les Allemands ont agi en exploitant
un carnet d’adresses saisi lors d’une perquisition chez un résistant de Vernon (Eure).
Les noms et adresses de plusieurs Calvadosiens y figuraient : le coiffeur Eugène Bugetti
à Lisieux ; le capitaine de gendarmerie Le Flem à Pont-l’Evêque : le photographe René
Decker
et le négociant en pièces automobiles Louis Borderieux
, à Caen, tous arrêtés le même jour. Interné à la prison de Fresnes (Seine), le lendemain
de son arrestation, Bugetti est déporté, dans le même convoi que ses compagnons victimes
de l’opération « Porto » vers les prisons du Reich. En premier lieu, il est incarcéré
quelques mois à la prison de Düsseldorf-Derendorf (mle 222441), puis conduit à la
prison d’Anrath, du 6 mai 1942 au 22 janvier 1944. Le 30 janvier, le résistant normand
est transféré à la prison de Breslau, en attente de son jugement qui intervient seulement
le 14 février. Lui appliquant la procédure NN qui visait à faire disparaitre dans le secret le plus total ceux considérés comme
les ennemis du Reich afin de faire juger en Allemagne, le Sondergericht Breslau le condamne à cinq ans de travaux forcés pour intelligence avec l’ennemi
et pour appartenance à un groupe de résistants. A nouveau changé de lieu de détention
en avril 1944, pour la prison de Brieg, Eugène Bugetti s’y trouve encore en janvier
1945. A la faveur d’une admission à l’hôpital Wenokrady à Prague, il est libéré par
l’Armée rouge le 8 mai 1945. Rapatrié le 18 juin 1945, il est immédiatement pris en
charge par l’hôpital Bichat à Paris.
Sources : SHD Caen : 21P719381 ; K. Jonca et A. Konieczny, Nuit et Brouillard NN, 1981, p. 481, FMD, Livre-mémorial des déportés de France, tome 1, 2004, p. 318
Gérard Fournier
Mots-clés :
- 12-10-1909
- Bologne, Italie
- Lisieux, Calvados
- 9-10-1941
- Lisieux, Calvados
- Caen, Calvados
- Fresnes, Seine
- Düsseldorf (2224/41)
- Anrath
- Breslau
- Brieg
- Prague
- 8-5-1945
- Prague, Allemagne




