BULLET Robert, Joseph, Ernest

BULLET Robert, Joseph, Ernest // Naissance : 18-7-1903 à La Roussière (Eure) ; Domicile : Fontaine-la-Soret Eure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 23-2-1944 à Mauthausen (Autriche) ; Décédé

Fils d’Albert Bullet et Claire Régnier, Robert Bullet voit le jour à La Roussière, commune du pays d’Ouche, un jour d’été 1903. Adolescent, il apprend le métier de mécanicien-ajusteur puis, à l’âge de 20 ans, devance l’appel de sa classe. Affecté au 3e bataillon d’ouvriers d’artillerie en 1923, il rentre l’année suivante dans ses foyers. En 1925, il s’installe à Bernay, au 19 rue du collège, mais c’est dans la commune voisine du Noyer-en-Ouche qu’il épouse, le 4 octobre 1927, Louise Maillot dont il aura une fille, Denise. Le couple travaille à la sucrerie Bouchon de Nassandres où il se sont installés en 1931. En 1939, Robert n’est pas mobilisé : les séquelles d’une blessure à l’œil ainsi que son emploi dans une industrie considérée comme utile à la Défense nationale lui ont sans doute épargné de rejoindre le front. C’est donc depuis chez lui qu’il assiste à la débâcle et à l’arrivée des Allemands en Normandie.

Comme son jeune frère, Roland Bullet , Robert est communiste. Or, l’année 1941 se révèle fatale aux quelques groupements communistes reconstitués comme aux sympathisants isolés. À l’interdiction du parti depuis 1939, s’est en effet ajoutée en juin 1941, l’entrée en guerre de l’Allemagne contre l’U.R.S.S. Le 29 septembre 1941, la brigade de gendarmerie de Serquigny se présente à la sucrerie Bouchon pour arrêter les époux Bullet, à la suite d’une dénonciation par lettre anonyme. André Dézoteux , un autre habitant de Nassandres, a également été arrêté le même jour pour les mêmes raisons : détention de tracts et journaux interdits. Tous trois sont conduits à la prison de Rouen et jugés par la section spéciale de la Cour d’appel le 12 octobre 1941. Accusés de propagande communiste, Robert Bullet écope d’une amende de 1 200 francs et 18 mois de prison, André Dézoteux doit s’acquitter de trois ans de prison et 2 400 francs d’amende. Louise Bullet, quant à elle, est relaxée. Son époux purge sa peine à la prison de Poissy puis au fort de Romainville (mle 2 038) à compter du 10 avril 1943 afin d’être transféré aux autorités allemandes pour être déporté. Il arrive au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu, le même jour que son frère Roland, arrêté 15 jours après lui. Le 22 avril, ils entrent au camp de Mauthausen (mle 27 852) où Robert décède le 23 février 1944. Son nom figure sur le monument aux morts de Fontaine-la-Soret tandis que celui de Roland est inscrit sur le monument aux morts de l’arrondissement de Bernay.

Sources : SHD-Caen : 21P431759 ; AD27 : 2E5785, 68J2, 88W18 ; AD76 : 2924W31 ; memorialgenweb.org.

Ludivine Ponte