BULLET Roland, Julien Louis

BULLET Roland, Julien Louis // Naissance : 10-9-1913 à Epinay (Eure) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 27-6-1944 à Hartheim (Autriche) ; Décédé

Le 10 septembre 1913, Albert Bullet se rend à la mairie d’Épinay afin de déclarer la naissance de son fils Roland né le matin même. Avec Claire Régnier, épousée en 1902, il a déjà un fils, Robert Bullet, né 10 ans plus tôt. Les deux frères ont un écart d’âge considérable mais leur destin est similaire. Tandis que Robert , marié à Louise Maillot, s’installe en 1931 à Nassandres, Roland apprend le métier d’électricien et vit chez sa mère à Bernay au 10, rue de Morsan. Les deux frères sont sensibles aux idées communistes qui se sont propagées dans les années 1920. Or, le parti a été interdit en septembre 1939 et, en 1941, après l’entrée en guerre de l’Allemagne nazie contre l’U.R.S.S., le 22 juin, la résistance communiste multiplie les actions armées contre l’occupant. En août 1941, celui que l’on connaîtra bientôt sous le nom de colonel Fabien a assassiné un soldat allemand. La répression contre les quelques groupements reconstitués ou les individus isolés n’en est devenue que plus impitoyable. Roland est arrêté par la police française le 15 octobre 1941, soit une quinzaine de jours après son frère. Transféré à Rouen, à la prison de Bonne nouvelle, il est jugé le 5 novembre 1941 par la section spéciale de la Cour d’appel et condamné à 100 francs d’amende et 18 mois de prison qu’il commence à purger à la prison de Poissy, où se trouve déjà son frère. Le 10 avril 1943, alors que leur peine arrive à échéance, Roland et son frère sont transférés aux autorités allemandes, en premier lieu au fort de Romainville puis, à compter du 19 avril, au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu. Au lieu d’être libérés, ils sont déportés le 20 avril 1943 dans le cadre de l’opération Meerschaum pour le camp de Mauthausen, en Autriche, où ils sont enregistrés deux jours plus tard sous des numéros de matricule consécutifs (27 852 pour Robert et 27 853 pour Roland). Robert reste à Mauthausen et y décède en février 1944, tandis que Roland ne lui survivra que de quelques mois. Transféré au château de Hartheim, tristement célèbre comme centre d’euthanasie des handicapés mentaux, il y est gazé le 27 juin 1944, probablement parce son état physique ne lui permettait plus de travailler.

Le nom de Roland Bullet figure sur le monument aux morts de l’arrondissement de Bernay.

Sources : SHD-Caen : 21P431760 ; AD27 : 2E5686, 68J2, 88W18 ; AD76 : 2924W31 ; memorialgenweb.org.

Ludivine Ponte