CAILLOUÉ Henri, Dominique, Joseph

CAILLOUÉ Henri, Dominique, Joseph // Naissance : 6-11-1873 à Argences  (Calvados) ; Domicile : Falaise  Calvados () ; Repression : Déporté le 18-6-1944 à  ;  ; Rescapé Dachau Allemagne

Médecin-chef à l’hôpital public de Falaise, Henri Cailloué, marié et père de deux enfants voit son destin basculer, le 26 février 1944, lorsque la Felgendarmerie de Falaise reçoit l’ordre de l’arrêter à son domicile, Rue Georges Clémenceau. Outre sa notoriété due à son activité de généraliste, Henri Cailloué est aussi très connu comme édile municipal depuis 1919. Devenu 1er adjoint, il est nommé par le préfet du Calvados, maire de Falaise, en remplacement de M. Guilloteau, subitement décédé le 29 mai 1941. Ancien combattant de la Grande Guerre, le nouveau maire n’a aucune sympathie pour l’occupant, mais il reste un homme prudent, s’efforçant de répondre aux exigences allemandes, tout en essayant de protéger les intérêts de ses administrés. Aussi quand l’un des conseillers municipaux, André Langlois , lui confie, quelques jours après Pâques 1943, son appartenance à la Résistance, son implication dans un parachutage et un transport d’armes, le vieil homme tente de dissuader le Falaisien de poursuivre son activité clandestine. Les 1er et 3 juillet, la Gestapo, sur la base des renseignements obtenus à Paris après la décapitation du réseau Prosper, procède à l’arrestation de tous les agents de l’antenne falaisienne dirigée par Jean-Michel Cauchy . Le Dr. Cailloué ne semble pas inquiété, mais son nom apparaît dans un des procès-verbaux d’enquête de la police allemande. On lui reproche de n’avoir pas dénoncé l’existence d’un réseau en formation dans sa commune. Les 26 et 27 février 1944, l’occupant monte une opération ciblée, dans l’ensemble du département, contre des notables impliqués dans différentes activités « anti-allemandes ». Le maire de Falaise fait partie de la première vague d’arrestation. Incarcéré à la Maison d’arrêt de Caen, il en est extrait, le 3 mai, pour Compiègne-Royallieu (mle 34 366). Déporté dans le même convoi que les dix autres personnes appréhendées fin février, Henri Cailloué arrive à Dachau le 20 juin. Le matricule 74 313 échappe aux transports vers Flossenbürg dont bien peu sont revenus. Libéré par les Américains, le 29 avril 1945 et n’est rapatrié que le 29 mai, par train sanitaire, vers la France.

Une place porte son nom à Falaise.

Sources : SHD-Caen : 21P 560031

Gérard Fournier