
Photo : SHD-Caen
CARDON Paul, Louis, Alphonse
Né le 17 octobre 1907 à Saint-Saëns (Seine-Inférieure) ; domicilié à Pont-Audemer (Eure) ; déporté le 20 avril 1943 à Mauthausen ; rescapé.
CARDON Paul, Louis, Alphonse // Naissance : 17-10-1907 à Saint-Saëns (Seine-Inférieure) ; Domicile : Pont-Audemer Eure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à ; ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne
Le 1er mars 1943, la Feldgendarmerie frappe au 10 rue Stanislas Delaquaize à Pont-Audemer. Pour la seconde fois déjà, elle vient perquisitionner le logement de la famille Cardon. Paul, père de quatre enfants (Gérard né en 1931, Guy né en 1937, René né en 1939 et Charles né en 1940), est veuf et s’est remarié le 30 janvier précédent avec Germaine Coutelier.
La Feldgendarmerie est à la recherche d’armes volés à des soldats allemands. La dénonciation d’un homme, identifié par les résistants locaux après-guerre comme un collaborateur, les conduit chez le résistant. Cette fois-ci, contrairement à la précédente, la chance n’est pas avec lui. Paul Cardon est arrêté et conduit au Palais de Justice de Rouen où il demeure interné jusqu’au 10 mars.
Engagé dans la Résistance depuis février 1942 au sein des mouvements Résistance et
du Front National, Paul a été, depuis cette date, extrêmement actif. Après-guerre,
les liquidateurs du Maquis Surcouf et du mouvement Résistance s’accordent sur l’importance
de ses services rendus à la Résistance. Son domicile a en effet servi de boîte aux
lettres à André Antoine
, chef des formations de l’Eure, de la Seine-Inférieure, du Calvados et de l’Orne
pour le mouvement Résistance ainsi qu’au maquis Surcouf. Il a fourni à ce dernier
de nombreux renseignements concernant les mouvements de troupes allemandes dans la
région de Pont-Audemer, a hébergé des maquisards et mis ses compétences de cordonnier
à leur service. Il a participé à la diffusion du journal clandestin du Front National
Le Patriote
de l’Eure. Enfin, il a bel et bien soustrait des armes à l’armée allemande pour les fournir
à ses camarades clandestins.
L’arrestation de Paul Cardon s’inscrit dans le cadre de l’opération Meerschaum qui vise essentiellement des résistants et permet non seulement de se débarrasser de « dangereux terroristes » mais par la même occasion de fournir au Reich de la main-d’œuvre dans le cadre d’une guerre devenue « totale ».
Il part le 20 avril 1943 avec un millier d’autres détenus, du camp d’internement de Compiègne-Royallieu (mle 11 876) pour le camp de Mauthausen (mle 27 868). Le 19 juin, il est transféré au camp annexe de Wiener Neustadt où les détenus travaillent à un nouveau programme de fusées. Comme nombre de ses codétenus, il est conduit ensuite au KL Dora après un passage par celui de Buchenwald (mle 31 689) du 20 au 23 novembre 1943. Son calvaire prend fin au camp de concentration de Bergen-Belsen, libéré le 15 avril 1945 par les armées britanniques.
Paul Cardon s’éteint le 13 janvier 1971 à Pont-Audemer (Eure).
Sources : SHD-Caen : 21P722000 ; MA 7/11 ; AD27 : 1778W2 ; EC (Saint-Saëns) ; Thiery L. (dir.), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 380, monument-mauthausen.org, deces.matchid.io
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 17-10-1907
- Saint-Saëns, Seine-Inférieure
- Pont-Audemer, Eure
- 28-2-1943
- Pont-Audemer, Eure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (11876)
- Mauthausen (27868)
- Wiener Neustadt (27868)
- Buchenwald (31689)
- Dora (31689)
- Bergen-Belsen (31689)
- 15-4-1945
- Bergen-Belsen, Allemagne




