CATHERINE Jean-Pierre, Hippolyte

CATHERINE Jean-Pierre, Hippolyte // Naissance : 12-3-1926 à Norrey-en-Bessin (Calvados) ; Domicile : Bretteville-l'Orgueilleuse Calvados () ; Repression : Déporté le 25-11-1943 à  ; 22-3-1945 à Nordhausen (Allemagne) ; Décédé

Lorsque les troupes hitlériennes envahissent la Pologne, le 1er septembre 1939, Jean-Pierre Catherine est élève à l’école des sous-officiers de marine marchande, située place Saint-Pierre à Caen. Dès 1940, il s’engage dans la Résistance, alors qu’il est âgé de seulement 14 ans. Il se rattache au mouvement du Front National en 1941, puis, à partir de 1942, il appartient au Front patriotique de la Jeunesse, sous le commandement de Gisèle Guillemot , destiné à préparer les futures recrues des FTPF. Dans la Résistance, Jean-Pierre Catherine distribue des tracts et des journaux clandestins, cache des armes et des réfractaires au STO, à partir de février 1943. Enfin, il fleurit, également, des monuments aux morts tels que celui de Bretteville-L’Orgueilleuse, le 11 novembre 1942, avec Raymond Lecanu  et Jean-Pierre Couturier  notamment. C’est pour cet acte patriotique, en particulier, qu’il est arrêté par la police allemande à seulement 17 ans, le 15 juin 1943, alors qu’il est en classe. Jusqu’au 22 septembre 1943, il est détenu à la prison de la Maladrerie de Caen. Par la suite, les autorités le transfèrent à Fresnes (Seine) puis l’internent au Fort de Romainville (Seine), sous le matricule 3 470, à partir du 7 octobre 1943. Le 25 novembre 1943, Jean-Pierre Catherine embarque en gare de l’Est à Paris pour être déporté vers le KL Natzweiler (mle 6 271), localisé dans le Bas-Rhin. Le 15 juillet 1944, étant considéré comme un déporté Nacht und Nebel, il est alors transféré, dans le secret le plus total, vers la prison de Brieg, en Silésie, pour être jugé par le Sondergericht de Breslau. Condamné au travail forcé, il est interné dans un premier temps dans le camp Gross Rosen dans lequel il était employé à la construction de nouveaux baraquements compte tenu de l’agrandissement du camp. A son retour de déportation, Jean-Pierre Couturier  raconte qu’ils devaient aller chercher des pierres à plus de deux kilomètres et devaient revenir en courant au risque d’être battus par les SS. En raison de l’avancée des troupes soviétiques, Jean-Pierre Catherine est transféré à Mittelbau-Dora (mle 111 210), dès le 8 février 1945. Avec Jean-Pierre Couturier, ils sont affectés au Kommando 55 et travaillent dans le Tunnel de Dora sur la construction des bombes volantes V1. Logés dans le Block 7, ils vivent en permanence dans le froid, dorment à même le sol, sans couverture. Jean-Pierre Catherine ne survit pas à ces conditions de vie et il est atteint par la maladie. Transféré, comme tous les malades et déportés inaptes au travail, vers la Boelcke Kaserne de Nordhausen, un camp mouroir, il succombe le 22 mars 1945 à 18h30, dix jours seulement après ses 19 ans. De Caen à Nordhausen, Jean-Pierre Couturier et Jean-Pierre Catherine sont restés ensemble. Dans une lettre adressée au curé de Bretteville-L’Orgueilleuse pour informer la famille, le 25 avril 1945, le père de Jean-Pierre Couturier explique que les deux hommes étaient de très bons camarades et que le « pauvre est mort dans ses bras ».

Son nom figure à Bretteville-L’Orgueilleuse sur le monument aux morts ainsi que sur le monument commémoratif et à Caen sur la plaque commémorative 1939-1945 du Lycée Dumont-d’Urville et du lycée Charles de Gaulle.

Sources : SHD-Caen : 21P434050 ; Quellien J.(dir.), Livre-Mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Thiery L. (dir.), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau- Dora, 2020, p. 401 ; memorialgenweb.org

Lucie Fouble