
Photo : AP E. Delange
CHAMBRIER Alexandre, Henri, Auguste
Né le 7 novembre 1909 à Saint-Pierre-des-Nids (Mayenne) ; domicilié à Saint-Loyer-des-Champs (Orne) ; exécuté le 8 juin 1944 à Silly-en-Gouffern (Orne).
CHAMBRIER Alexandre, Henri, Auguste // Naissance : 7-11-1909 à Saint-Pierre-des-Nids (Mayenne) ; Domicile : Saint-Loyer-des-Champs Orne () ; Repression : Exécuté le 8-6-1944 à Silly-en-Gouffern (Orne) ; Décédé
Alexandre Chambrier est le fils d’Alexandre, Marcel, René Chambrier et de Marie-Françoise, Augustine, Clémence Froger, tous deux cultivateurs au hameau de La Guiberdière à Saint-Pierre-des-Nids. Il suit les traces de ses parents et devient paysan à son tour. Le 6 février 1937 il épouse Albertine, Madeleine Delange à Juvigny-sur-Orne (Orne).
Domicilié à Saint-Loyer-des-Champs, Alexandre Chambrier rejoint à une date indéterminée
le groupe local de résistance d'Aunou-le-Faucon (Orne) dirigé par Henri Roussel
, alias « d’Artagnan ». Membre du BOA, ce dernier héberge et soigne avec l’aide du
docteur Couinaud
deux aviateurs alliés, Willard Freeman et Charles Mankovick, abattus au-dessus de
Belfonds le 4 juillet 1943. Les deux hommes sont camouflés dans une cabane édifiée
en forêt de Silly-en-Gouffern où le groupe a constitué un dépôt d’armes parachutées
le 25 avril 1944.
Les circonstances de la mort d’Alexandre Chambrier divergent selon les sources. Le 8 juin 1944, alors qu’il accompagne son chef en mission, Alexandre Chambrier aurait été capturé après être tombé dans un piège mis en place par des auxiliaires français de la Gestapo dirigés par le tristement célèbre argentanais Bernard Jardin informé sur dénonciation des activités d’Henri Roussel. Le témoignage de Pierre Genissel, âgé de 15 ans au moment des faits et résidant à la ferme de l’Ermitage à Aunou-le-Faucon, donne une autre version des événements : « Des bombardements ont lieu dans la forêt les jours suivants et le 8 juin, du côté allemand, il y a des blessés dans un chemin et là se joue un drame : un nommé Roussel et son compère s’en vont chercher des Sten cachées dans un lieu secret dans la forêt. Les deux hommes voient la libération pour demain ! Hélas, c’est bien trop tôt. Ils reviennent avec leurs armes, mais un Allemand au sol, blessé, voit que Roussel a une arme sous sa veste, il tire et le tue. Quant à l’autre, il est attrapé, arrêté et l’on ne retrouvera jamais son corps. Un grand froid s’installe sur le village car la Gestapo recherche des complices éventuellement cachés et interroge la famille Roussel ». Le corps d’Henri Roussel est retrouvé le lendemain au lieudit Les Champs Brias sur la commune d’Aunou-le-Faucon.
On ignore le devenir d’Alexandre Chambrier après la mort de son chef. Selon certains témoignages, il aurait été vu vivant peu après sa capture au château Godefroy à Urou-et-Crennes avant d’être finalement exécuté par un Feldgendarme. Son corps reste encore aujourd’hui introuvable. Un jugement du tribunal d’Argentan daté du 14 janvier 1947 notifie son décès au 8 juin 1944 à Urou-et-Crennes (Orne).
Son nom est gravé sur le monument aux morts de Saint-Loyer-des-Champs. En juin 2025, une stèle a été érigée en l’honneur d’Henri Roussel au lieudit Les Champs Brias à Aunou-le-Faucon. Le pupitre situé à côté de la stèle évoque le sort tragique d’Alexandre Chambrier.
Sources : SHD-Caen : 21P41433 ; AD 53 : 4 E 214/36 ; AP (témoignage de Pierre Genissel recueilli par Stéphane Dupont, 2014) ; AERI, La Résistance dans l’Orne, CD-Rom ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 81-83, 143 ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org
Sébastien Beuchet
Mots-clés :
- 7-11-1909
- Saint-Pierre-des-Nids, Mayenne
- Saint-Loyer-des-Champs, Orne
- Orne
- 8-6-1944
- Silly-en-Gouffern, Orne




