CHARTIER Paul, Aristide

CHARTIER Paul, Aristide // Naissance : 8-10-1914 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Granville Manche () ; Repression : Déporté le 11-11-1943 à  ; 22-2-1944 à Natzweiler (Bas-Rhin) ; Décédé

Paul Chartier arrive à Granville avec ses parents au début de l’Occupation. Marchands de beurre et de fromage en gros, ils installent leur activité au cours Jonville, tout près de la poste. Mais les Allemands réquisitionnent bientôt cette grande propriété pour en faire leur terminal téléphonique. La famille Chartier doit, non sans amertume, déménager son commerce au n° 127 de la rue de Coutances, à Granville. Marié, Paul Chartier a une fille. Dès 1941, il entre dans la Résistance et devient responsable du groupe FTPF local. Avec ses camarades, il se limite d’abord à la propagande antiallemande et à l’aide aux réfractaires. Mais, le 11 avril 1943, avec Francis Potier, agent principal des PTT, et Victor Francolon , Paul Chartier détruit par bombe la centrale téléphonique de la ville coupant ainsi durablement les liaisons entre Granville et le QG allemand de Saint-Germain-en-Laye.

Furieux de ce coup d’éclat de la Résistance, les Allemands mènent l’enquête et multiplient les interrogatoires. Dénoncé, Paul Chartier est arrêté le 5 mai 1943 à Granville. Le 3 septembre suivant, il comparaît devant le tribunal militaire allemand de Saint-Lô (FK 722) qui le condamne aux travaux forcés pour « activité terroriste ». Le jugement est finalement annulé. Paul Chartier est transféré à la prison de Fresnes. Le 11 novembre, il fait partie d’un convoi de détenus « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) qui quitte la gare de l’Est. Le lendemain, il fait son entrée au camp de Natzweiler-Struthof (mle 5 940). Durant l’hiver, Paul Chartier souffre d’importantes engelures aux pieds qui s’enveniment pour aboutir à une septicémie généralisée. Il décède à l’infirmerie du camp le 22 février 1944.

Son nom figure sur le monument érigé à Granville, dans la Haute ville, dans le square Maurice Marland  en mémoire de ce résistant et de ses camarades. Il est également inscrit sur le monument dédié aux victimes de la répression nazie du département à Saint-Lô. Par ailleurs, une rue de la « Monaco du Nord » porte également son nom.

Sources : SHD-Caen : Nat 12/3, LA 9291-9430, LA 8349 et 8599, 21P435379 ; MRD- Besançon : fichier La Martinière ; Fichier M. Boivin ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny