
Photo : AP Wenig
APPEL André
Né le 2 février 1908 à Garches (Seine-et-Oise) ; domicilié à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; déporté le 18 juillet 1943 à Auschwitz ; assassiné.
APPEL André // Naissance : 2-2-1908 à Garches (Seine-et-Oise) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-7-1943 à ; ; Assassiné
André, citoyen français, est le fils d’Isidore Appel, fourreur polonais naturalisé
en 1897, et d’Amélie Créhange, issue d’une vieille famille juive de Lorraine. Le 27
octobre 1934, il épouse à Saint-Grégoire-du-Vièvre (Eure) Andrée Pesqueux, femme de
chambre puis couturière, dont il n’a pas eu d’enfant. Au plus tard en 1941, il réside
à Elbeuf, 1 rue de la Halle, mais son nom ne figure pas sur le recensement des Juifs
d’octobre 1940. D’abord employé de banque, il est ensuite représentant en fourrure.
Il est arrêté le 5 avril 1941 par la Feldgendarmerie près de Bourgtheroulde (Eure) avec Génius Turgis
, dans la voiture duquel est retrouvé un tract anti-allemand. À la prison d’Évreux
(Eure) où il est détenu, on le frappe pour obtenir des aveux sur un petit trafic de
devises et monnaies d’or auquel il s’est livré par nécessité économique. Les démarches
d’Andrée pour le faire libérer restent vaines. De foi catholique comme son épouse,
à laquelle il écrit de poignantes lettres d’amour clandestines, André trouve réconfort
dans la prière, mais il redoute à juste titre qu’être né Juif n’aggrave son sort.
Condamné le 24 juillet 1941 par le tribunal de la Feldkommandantur 753 à 21 mois de réclusion pour « commerce d’or et non remise de tracts », il est
transféré dans d’autres maisons d’arrêt. Sa présence est attestée dans celles de Caen
(Calvados), de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) et de Clairvaux (Aube). Sa
peine purgée, il est conduit via Châlons-sur-Marne (Marne)au camp de Drancy (Seine),
où il est interné parce que Juif le 9 mars 1943 (mle19871). Il n’est pas autorisé
à y occuper un emploi, probablement parce qu’il a été droit-commun. Sanctionné pour
contrevenance au règlement draconien du camp, il est affecté le 25 mai à la chambre
disciplinaire. Bien que conjoint d’« aryenne », c’est à Auschwitz qu’il est déporté
quelques semaines plus tard, par le convoi no 57 du 18 juillet 1943.Infirme d’une jambe et de santé fragile, il y est vraisemblablement
gazé à son arrivée, le 23 juillet 1943 selon la date présumée retenue à l’état civil.
Son nom est inscrit sur la stèle des déportés juifs du cimetière Saint-Jean à Elbeuf.
Sources : SHD-Caen : 21P 418 689, Mémorial de la Shoah : F/9/5676, F/9/5780, F/9/5782, CCCLXXVII-6; AM (Elbeuf) : 4H-ELB 136-137 ; AP Pierre Tréfouret ; AP J. Wenig ; siv.archives-nationales.culture.gouv.fr.
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 2-2-1908
- Garches, Seine-et-Oise
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- 5-4-1941
- Bourgtheroulde, Eure
- Evreux, Eure
- Caen, Calvados
- Villeneuve-saint-Georges, Prison, Seine-et-Oise
- Ville-sous-la-Ferté, Prison de Clairvaux, Aube
- Drancy, Seine
- Auschwitz
- Allemagne




