
Photo : AD27 : 017Fi82, fonds B. Curé
CHAUVIN Georges, Lucien, Désir
Né le 16 novembre 1885 au Tilleul-Lambert (Eure) ; domicilié à Évreux (Eure) ; déporté le 28 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
CHAUVIN Georges, Lucien, Désir // Naissance : 16-11-1885 à Tilleul-Lambert (Eure) ; Domicile : Evreux Eure () ; Repression : Déporté le 28-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Fils d’un cultivateur César Chauvin et d’Anaïs Colombel, Georges Chauvin bénéficie d’une belle promotion sociale puisque, au début de l’Occupation, il est avocat. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, il figure parmi les notoriétés politiques qui ont marqué le département de l’Eure depuis l’Entre deux guerres. Député du Cartel des gauches en 1924, réélu en 1932 sous l’étiquette du Parti radical, l’avocat a été sous-secrétaire d’État dans le gouvernement d’Aristide Briand. À la veille de la guerre, le député est aussi le maire du chef-lieu du département suite au décès de Léon Oursel en 1936. Mais, dès novembre 1940, ses opinions politiques lui valent d’être révoqué par le ministère de l’Intérieur, à la demande des Allemands. Il s’engage dans la résistance au sein du réseau Cohors-Asturie qu’il rejoint à l’automne 1942 où il opère comme agent de liaison. Membre du Comité de libération clandestin, il participe sous l’autorité de Marcel Baudot aux recrutements des cadres pour les organisations militaires au sein du comité d’action de la résistance. Recherché par la Gestapo depuis le 6 juin 1944, Georges Chauvin avait réussi à lui échapper une première fois en sautant par-dessus le mur de sa propriété, mais le 24 juin, la chance a tourné. Caché dans une ferme à Tourneville, probablement dénoncé, la police allemande encercle la ferme. Georges Chauvin tente de fuir, mais il est vite repris.
Incarcéré à la prison d’Évreux, le résistant est transféré le 12 juillet vers le camp
de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 45 009), point de départ vers les camps
de concentration du Reich. Le 28 juillet, il monte dans un wagon du convoi destiné au KL de Neuengamme. Plus de 1 600 déportés dont une vingtaine d’Eurois, pour la plupart
des résistants arrêtés dans le courant du mois de juillet, partent aussi ce jour-là.
Mais l’ancien député radical ne subit pas le même sort que ses compatriotes. En effet,
dans ce convoi une vingtaine de déportés viennent de l’Orne ou de la Seine-Inférieure,
commissaires de police, fonctionnaires ou élus tel Maurice Poissant
, le maire de Rouen. Les Allemands, estimant qu’ils peuvent être une menace pour le
Reich à l’heure où les forces alliées ont débarqué sur le territoire, les déportent selon
le statut de Prominenten, « Personnalités notables ». Immatriculé sous le numéro 39 312, ces déportés restent
au camp central de Neuengamme, dans des conditions d’existence moins dures. À l’arrivée
prochaine des armées alliées, les personnalités-otages sont évacuées. Après une halte
de trois jours au camp de Theresienstadt, ils rejoignent le 15 avril 1945 le Kommando de Brezani d’où ils sont libérés le 8 mai 1945. Particulièrement affaibli et amaigri,
Georges Chauvin est rapatrié par avion et hospitalisé dès son retour à Évreux.
Après la guerre, il retrouve son siège de maire jusqu’en 1947. Il décède à Évreux le 1er mars 1953. Un boulevard de la ville porte désormais son nom.
Sources : SHD-Caen : 21P726417 ; AD27 : 8Mi5077 ; J.-P. Chaline, Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie, p. 87
Françoise Passera
Mots-clés :
- 16-11-1885
- Tilleul-Lambert, Eure
- Evreux, Eure
- 24-6-1944
- Tourneville, Eure
- Evreux, Eure
- Compiègne, Oise (45009)
- Neuengamme (39312)
- Theresienstadt
- Brezani
- 8-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




