
CHAUVIN Henri, Eugène, Marie
Né le 16 juillet 1917 à Dreux (Eure-et-Loir) ; domicilié à Brosville (Eure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
CHAUVIN Henri, Eugène, Marie // Naissance : 16-7-1917 à Dreux (Eure-et-Loir) ; Domicile : Brosville Eure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Lübeck Allemagne
Né à Dreux, fils d’Abdon Chauvin, employé des chemins de fers et de Clothilde Bouvet, Henri Chauvin quitte sans doute sa région natale pour exercer son métier d’enseignant dans l’Eure. Appelé sous les drapeaux le 12 avril 1939, Henri Chauvin est admis au peloton de l’École des officiers de réserve de Saint-Cyr dont il sort avec le grade d’aspirant. La guerre commence pour lui cinq mois plus tard, en tant que sous-lieutenant d’une section antichars au 502e D.A.C. Blessé, il échappe cependant à la captivité et, le 8 août 1940, il rentre à Brosville. L’année suivante, il se marie avec Geneviève Vilcoq et, au moment de son arrestation, il est père d’un jeune enfant.
Engagé depuis le printemps 1943 dans la Résistance, il est chef de section de la vallée
de l’Iton pour le réseau Turma-Vengeance. À ce titre, « Masson » dans la clandestinité,
organise et participe à la distribution de tracts et de journaux clandestins, fournit
des renseignements sur les installations et les mouvements de troupes ennemies. Il
est aussi l’un des chaînons des filières d’évasion locales destinés aux parachutistes
alliés tombés dans la région. En janvier 1944, son passé militaire dans les EOR lui
vaut d’être nommé responsable militaire du secteur en charge du recrutement, de l’instruction
et de l’organisation des groupes francs de Vengeance. Il est interpellé par la police
allemande le 22 mai dans sa classe suite aux arrestations de Jules Overlack
et Pierre Toudic
, survenues les jours précédents dans la vague d’arrestations qui décime une grande
partie des cadres de la résistance de l’Eure. Incarcéré le jour même à la prison d’Évreux,
l’instituteur est transféré le 7 juin au camp de rassemblement de Compiègne d’où partent
les convois pour les camps de concentration du Reich. Le 15 juillet 1944, un convoi s’ébranle emportant 1 522 détenus vers le KL de Neuengamme, dont Henri Chauvin. Il reste au camp (mle 37 337) jusqu’au 15 août
avant d’être transféré, avec ses camarades Pierre Toudic et Jules Overlack, comme
travailleur forcé, au Kommando d’Osterort sur les chantiers navals de la Kriegsmarine à Brême. Suite à l’évacuation des lieux, le déporté revient à Neuengamme le 10 avril
1945 où l’attend un tout autre périple. Les SS évacuent quelque 10 000 détenus jusqu’à Lübeck où quatre cargos les embarquent dans
d’effroyables conditions de transport sans nourriture et sans eau en quantité suffisante.
Mais la RAF, croyant les navires chargés de soldats ennemis, pilonnent les convois maritimes
entraînant la mort de plus de 7 000 hommes. Henri Chauvin figure parmi les rescapés.
Il est libéré à Neustadt le 3 mai 1945 et rapatrié en France le 25 mai, très affaibli
mais vivant.
Après la guerre, le résistant-déporté milite au sein des associations de résistants et de déportés, notamment à l’Association des déportés internés et familles de disparus de l’Eure où il exerce les fonctions de trésorier puis de président. Il décède le 16 septembre 2007 à l’âge de 90 ans.
Sources : SHD-Caen : 21P726420; AD27 : 88W28; AD28 : 3E134/065 ; Mémoire vivante, n° 2570.
Françoise Passera
Mots-clés :
- 16-7-1917
- Dreux, Eure-et-Loir
- Brosville, Eure
- 22-5-1944
- Brosville, Eure
- Evreux, Eure
- Compiègne, Oise
- Neuengamme (37337)
- Brême, Osterort (37337)
- Neuengamme (37337)
- 3-5-1945
- Lübeck, Allemagne




