De Ratisbone, le 7 Ianvier 1683.
L’Evesque d’Eichstet Premier Commissaire de l’
Empereu
r à la Diéte, a communiqué aux Députez des Princes de l’Empire, vn Décret Impérial du 29 Décembre, qui a esté depuis quelque temps, publié à Francfort. Il paroist par ce Decret, que l’
Empereur
consent que la négociation de la Paix se fasse ici : et qu’on traite avec le
Comte de Crécy
Plénipotentiaire de France. Le Collége Electoral persiste à maintenir la conclusion arrestée depuis quelques jours, par ses Députez, qu’il faut incessamment entrer en négociation avec le
Plénipotentiaire de France
, pour accepter les propositions de Paix faites par le
Roy Tres Chrestien
. Ce Collége a dressé dans cette veüe, vne lettre qui sera envoyée le 10 de ce mois, à l’
Empereur
, pour l’exhorter de nouveau à terminer à l’amiable ses différents avec la France. Il représente à Sa
Majesté Impériale
par cette lettre, les motifs pressants qui doivent l’engager à prendre cette résolution, comme le seul moyen de procurer la seureté et le repos de l’Allemagne. Le mesme Collége Electoral, apres avoir délibéré sur la question préliminaire, qui estoit de sçavoir si on entreroit en négociation avec le
Plénipotentiaire de France
, et l’avoir conclüe affirmativement, a commencé à délibérer sur la maniére dont on doit traiter. On n’a pas encore fait signifier au
Comte de Crécy
le résultat de la premiére délibération : mais on le signifiera au premier jour. Le Collége des Princes doit s’assembler demain : et on assure que les Ministres d’Austriche se rendront à l’Assemblée, pour délibérer si on entrera en négociation avec le
Plénipotentiaire de France
. Les Députez des Princes Protestans se sont
assemblez pendant les festes de Noël : et ils ont résolu d’écrire à l’
Empereur
, pour le prier de laisser aux Protestans de Silésie, la liberté de l’exercice de leur Religion, avec la possession de leurs Temples. Ils représentent à Sa
Majesté Impériale
, par vn mémoire, que le Grand Bailli de Breslaw et les Baillis des Principautez de Lignitz, de Brieg et d’autres lieux, ont fait
fermer tous leurs Temples
, à la réserve de trois, de deux cent cinquante qu’ils avoient : ce que les Protestants prétendent estre contraire au Traité d’Osnabruck et à leurs Priviléges.