De Naples, le 20 Iuillet 1683.
Vne félouque venüe de Palerme a rapporté que
le Peuple s’y est mutiné
, parce que le Marquis de las Navas Viceroy de Sicile y avoit fait publier des défenses de cüire du pain dans les maisons particuliéres : quoy que cela ait esté toûjours permis. On
appréhende que cet exemple ne prodüise ici, de mauvais effets
. Les Places ou Siéges de la Noblesse et du Peuple avoient accordé les deux moyens résolus dans la derniére assemblée, pour faire la
nouvelle monnoye d’argent
: qui estoient de mettre vne
taxe
sur chaque mesure de sel, sans aucune exception de personne, et de
prendre vne année des rentes
tant sur les sujets du Royaume que sur les Etrangers. Mais le Peuple paroist si peu disposé à y consentir, que le
Marquis de Liche
n’a pas encore jugé à propos d’en entreprendre l’exécution : quoy qu’il ait fait publier vne déclaration sur ce sujet. Il en a écrit à Madrid : et il en attend de nouveaux ordres. Le Prince Ludovisio se dispose à prendre la route du Milanez : et le Marquis d’Oliveto se prépare aussi à partir pour aller à la Cour du
Grand Duc de Toscane
. Vne troupe de
Bandits
a ravagé la terre de Celsa-Minore dans le voisinage de Bénévento : et les autres
Bandits
de l’Abbruzze continüent de faire par tout de grands ravages.