De Ratisbone, le 3 Iuin 1683.
Les délibérations de la Diéte touchant les affaires principales, demeurent toûjours en suspens, à cause du différent des deux Colléges supérieurs qui n’a pû encore estre terminé. Le Collége Electoral a rendu aux Commissaires de l’
Empereur
l’écrit qu’ils avoient donné il y a quelque temps au mesme Collége, qui n’a pas jugé à propos d’y répondre, parce qu’il a paru injurieux. Les Commissaires de l’
Empereur
continüent néantmoins de presser le Collége Electoral d’y faire réponse par écrit : mais il a déclaré que puis qu’ils avoient redemandé leur écrit, ils ont tacitement desavoüé ce qu’il contenoit : et qu’ainsi, il ne mérite aucune réponse. Quelques Membres du Collége des Princes ont représenté qu’il seroit nécessaire pour le repos et pour la seureté de l’Empire, de travailler incessamment à terminer le différent de ce Collége avec celuy des Electeurs. Les Commissaires Impériaux eurent hier, vne longue conférence sur ce sujet, avec le Député de Mayence Directeur du Collége Electoral. Ce Ministre leur déclara avec beaucoup de force, que le Collége Electoral persistoit dans ses précédentes résolutions : et qu’il croyoit inutile de délibérer sur le point de la seureté publique, avant que d’avoir étably la Paix avec la France. Il leur fit aussi connoître que le Collége Electoral n’avoit pas jugé nécessaire de répondre à leur écrit : mais qu’il ne pourroit se dispenser de répondre fortement, s’ils en envoyoient encore de semblables. Les Commissaires Impériaux le priérent enfin, d’employer ses offices aupres du Collége Electoral, pour le disposer à quelque moyen de terminer le différent des deux Colléges.