D’Amsterdam, le 2 Septembre 1683.
La flote des Estats Généraux a paru à quelques lieües au delà de Doggersand : faisant voile sur la route que tiennent ordinairement nos vaisseaux qui reviennent des Indes Orientales. On travaille en diligence à d’autres vaisseaux pour la renforcer. Il y en a déja quatre au Téxel : et il y en a deux autres qui sont prests à les aller joindre, pour se mettre en mer avec eux, au premier vent favorable. Nostre Compagnie des Indes Orientales, pour tâcher de satisfaire celle d’Angleterre, luy avoit fait de nouvelles propositions. Mais elle a demandé que nos troupes fussent retirées de Bantam avant qu’on travaillast à terminer les différents survenus entre les deux Compagnies. On a eu avis de Londres, que la Compagnie Angloise fait équiper onze gros vaisseaux pour les envoyer incessamment aux Indes Orientales. Les Commissaires députez de la nostre se sont assemblez sur cette nouvelle : et on dit qu’ils ont résolu de faire travailler à vn armement égal ou plus grand, pour l’envoyer aussi aux Indes Orientales. Les
actions
de cette Compagnie, qui estoient il y a huit jours, à trois cens quatre-vingt dix, sont baissées à trois cens, depuis le 31 du mois dernier.