D’Edimbourg, le 25 Iuin 1789.
Le 15 de ce mois, le Duc de
Hamilton
qui avoit esté nommé Grand Commissaire par
le Prince d’Orange
, se rendit à la Convention : et fit vn discours par lequel il fit sçavoir qu’il avoit reçeu pouvoir d’approuver vn Acte pour la changer en Parlement, et le proroger ensüite pour quelques jours. La lecture de la Commission fut faite, apres laquellele Duc de
Hamilton
déclara que le Comte de
Crawford
présideroit dans les sessions prochaines. L’assemblée demanda que l’Acte pour changer la Convention en Parlement fût dressé : et les Comtes de Lothian, le Vicomte de Tarbat, le Laird d’Ormistown, le Chevalier Patrick
Hume
avec les sieurs William
Hamilton
et David Spence, furent nommez pour le dresser : ce qu’ils firent s’estant retirez en vn lieu séparé. Il contient en substance, que
le Prince
et
la Princesse d’Orange
, de l’avis et du consentement des Estats, déclarent que ces mesmes Estats assemblez, consistant en Nobles, Barons et Députez des Bourgs, font vn légitime et libre Parlement : qu’il devoit estre réputé tel, nonobstant le défaut des proclamations et des formalitez ordinaires : que tous les Actes qui y seront passez devoient estre reçeus et exécutez avec soûmission par tous les sujets, comme de véritables loix : et que ce sera vn crime de Haute Trahison d’impugner ou révoquer en doute l’autorité de ce Parlement. Plusieurs proposérent que les Evesques, qui selon les loix et l’ancien vsage, ont séance au Parlement, y fussent appellez. Mais cette proposition fut rejettée à la pluralité des voix : ayant esté résolu que l’ordre Episcopal seroit aboli comme estant à charge à la nation. Ainsi, ce premier Acte qui renverse toutes les loix du Royaume fut approuvé et confirmé par le Grand Commissaire, qui le toucha avec le sceptre. Mais la Convention croid avoir besoin de troupes étrangéres, qui est le seul moyen capable de faire considerer comme loy, vn écrit dressé tumultüairement par vne assemblée, dont toute la force est d’avoir esté touché avec vn sceptre arraché des mains du
Roy légitime
. Les troupes qui assiégeoient le Château, ayant fait de nouvelles batteries qui incommodoient fort les assiégez, les rédüisirent en vn tel estat, qu’ils obligérent le Duc de
Gourdon
à capituler le 22. Il a esté fait prisonnier : et les troupes du Chevalier Lanier y entrérent le lendemain.