De Londres, le 22 Avril 1683.
Les Commissaires de la Trésorerie qui ont l’administration des revenus du
Roy
, et quelques Conseillers d’Estat, ont délibéré sur la maniére de lever l’
excise ou impost sur les boissons
, qui seroit la plus avantageuse à
Sa Majesté
: et ils ont enfin conclu que ce droit ne sera plus affermé, mais qu’il sera reçeu par des Commissaires qui ont esté nommez. Plusieurs Bourgeois de Bristol avoient esté d’avis de remettre leurs chartes entre les mains du
Roy
, sans s’engager à les défendre en Iustice, ne pouvans disconvenir qu’ils ne fussent décheus de leurs priviléges, si
Sa Majesté
les vouloit traiter à la rigueur. Mais l’affaire ayant esté mise en délibération, il a esté conclu à la pluralité des voix, qu’il falloit maintenir ces priviléges et préparer des défenses. Le 21 de ce mois, les Commissaires de l’Amirauté firent publier que selon le dernier Traité conclu avec le Divan d’Alger, le 20 Avril 1682, on est convenu que les vaisseaux marchands qui apres dix huit mois, n’auront pas vn nouveau passeport seront déclarez de bonne prise par les Algériens : et qu’ainsi nos Marchands doivent se pourvoir de semblables passeports
expédiez sous le Seau des Amirautez d’Angleterre ou d’Escosse, avant que de se mettre en mer. Vn vaisseau venu de Lisbone a rapporté que l’affaire des Marchands Anglois a esté terminée à l’amiable : et qu’ils ont esté mis en liberté. Il s’est présenté depuis peu, deux personnes inconnües, qui prétendoient découvrir vne
conspiration contre la Personne du Roy
. Mais on a reconnu que leurs dépositions estoient pleines d’impostures : et ils ont eu ordre de sortir du Royaume. Le
Roy
partira le 24, pour aller à
Windsor
.