CREVEL Aldric, Eugène

CREVEL Aldric, Eugène // Naissance : 5-7-1894 à Saint-Valery-en-Caux (Seine-Inférieure) ; Domicile : Montivilliers Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1942 à  ; 10-3-1945 à Sachsenhausen (Allemagne) ; Décédé

Entrepreneur de monuments funéraires (Marbrerie Crevel à Montivilliers), Aldric Crevel participe dès septembre 1940 à la Résistance au sein du Réseau Gerard Morpain , par exemple en cachant des armes sous des pierres tombales ; il dissimule également un poste émetteur britannique. Le 7 juillet 1941, la Gestapo vient l’arrêter à la Marbrerie mais ne trouvent que sa femme Lucie Tinel et leur fils Aldric Jacques âgé de 16 ans, menacés alors d’être arrêtés à sa place. Finalement, il se livre en milieu de journée et est incarcéré à la prison du Havre, puis à celle de Rouen. Sa femme et son fils continuent son œuvre de résistant dans le Réseau Morpain devenue l’Heure H. Avec une vingtaine de résistants du réseau arrêtés à la même période, il est transféré en août 1941 à la prison de La Santé à Paris. Il est jugé le 14 décembre 1941 à Paris par le tribunal militaire allemand et condamné à 10 ans et 5 mois de travaux forcés, le procureur de Cologne étant chargé d’organiser sa détention en Allemagne. Le 6 février 1942, il est transféré à la prison de Fresnes où il reste jusqu’au 25 juin 1942.

A cette date, Aldric Crevel est déporté depuis la gare de l’Est (Paris) à destination de la prison de Karlsruhe, puis celle de Reinbach jusqu’au 17 septembre 1942. Son parcours jusqu’à la forteresse de Sonnenburg (mle15/44) n’est pas connu, mais il serait arrivé probablement en 1944. Puis il est transféré vers le camp de concentration de Sachsenhausen (mle 117 269). Son matricule indique qu’il fait partie du transport du 14 novembre 1944, en même temps que d’autres membres du réseau Morpain, René Bazille , Alfred Bouin  et Edmond Godefroy . Il est affecté au Kommando Kraftfahrzeugdepot KFD (dépôt des moteurs de véhicules) et rentre le soir au Block 67. Le 20 janvier 1945, il est enregistré sur une liste du Revier où, probablement, il décède le 10 mars 1945.

Le nom de Aldric Crevel a été donné à la rue de Montivilliers où se trouve la Marbrerie qu'il avait créée en 1927. Il est également cité sur le monument aux morts de Montivilliers, et du Havre. Une plaque commémorative a été apposée à la Marbrerie.

Sources : SHD-Caen : 21P439316 ; Archives du Mémorial de Sachsenhausen, AP : famille G. Crevel ; campsachsenhausen.fr

Claudine Morvan