
Photo : SHD-Caen
CROZIER Gladys, May
Née le 5 décembre 1903 à Sunderland (Angleterre) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déportée le 5 août 1943 à Aachen ; rescapée.
CROZIER Gladys, May // Naissance : 5-12-1903 à Sunderland (Royaume-Uni) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 5-8-1943 à ; ; Rescapé Jauer Allemagnee
Fille de mineur, Gladys Crozier est anglaise de naissance. Mariée à un Breton, Pierre Dagorn, le 23 septembre 1923 à Southwick on Wear (Angleterre), elle acquiert la nationalité française par mariage. De cette union naît en 1924 une fille, Aline. Le couple demeure à Rouen, 9 rue de Lecat. Son mari, navigateur, semble souvent parti.
La guerre lui fournit l’occasion d’aider ses compatriotes en danger. Elle est engagée,
probablement depuis l’été 1942, dans le réseau Évasion, qui a pour objectif d’assurer
l’évasion de soldats anglais prisonniers de guerre et de parachutistes tombés. Sa
contribution est mal renseignée, mais suffisante pour être reconnue après-guerre membre
du réseau comme « isolée » et homologuée sous-lieutenant. Mais elle se fait piéger
par André Prieur, un agent de la Gestapo, en mai 1943. Connaissant son origine anglaise,
il lui propose des places sur un vol clandestin pour l’Angleterre. Elle pense alors
au soldat anglais hébergé par les Dupré à Isneauville, à qui elle a transmis des livres
en anglais. Dans l’urgence, elle se rend à Isneauville le 27 mai pour les contacter,
ce qui n’échappe pas à l’homme de la Gestapo. Après l’arrestation le 28 mai de Charles
Dupré
et de sa fille Élisabeth
, accusés d’avoir hébergé un soldat anglais depuis août 1940, elle est arrêtée à son
tour le 29 mai 1943 à son domicile par la Gestapo. Elle est d’abord incarcérée au palais de justice de Rouen, du 29 mai au 4 juillet
1943, puis transférée à la prison de Fresnes en vue de sa déportation.
Depuis la gare de l’Est de Paris, Gladys Dagorn est déportée Nacht und Nebel (Nuit et brouillard) le 5 août 1943 à Aachen. Le décret ainsi nommé prévoit la déportation des opposants sur le territoire du Reich afin d’y être jugés et détenus dans le plus grand secret. La première étape est l’internement dans la prison d’Aachen qui sert de lieu de transit aux femmes françaises justiciables. Gladys Dagorn enchaîne ensuite les séjours dans les prisons du Reich de Köln, Flussbach, Lauban et Breslau (Wroclaw). Le 27 août 1943, elle est jugée par le Tribunal spécial (Sondergericht) de Breslau, qui remplace celui de Köln pour les affaires NN. Son origine anglaise ne plaide pas en sa faveur. La déportée NN est condamnée à la peine de mort pour espionnage, commuée en dix ans de travaux forcés. Le 8 septembre 1944, elle quitte la prison préventive de Breslau pour la prison de travaux forcés pour femmes de Jauer (Jawor), où elle reçoit le matricule 613/44.
Dans son témoignage de janvier 1946 lors de l’instruction du procès d’André Prieur, elle dit avoir été libérée à Jauer en février 1945 par les Soviétiques, ce qui suppose qu’elle n’a pas été évacuée en janvier avec les autres détenues. Elle déclare aussi avoir été emmenée à Odessa et rapatriée en Angleterre. À cause d’un problème de santé, elle rentre tardivement en France, le 3 novembre 1945.
Elle est décédée le 29 novembre 1955 à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P627972, AD76 : 3868W26, 245W86, 6M729 (recensement 1936), EC (Rouen)
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 5-12-1903
- Sunderland, Royaume-Uni
- Rouen, Seine-Inférieure
- 29-5-1943
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Fresnes, Seine
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- Breslau
- Jauer (613/44)
- 28-1-1945
- Jauer, Allemagne




