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DUPRÉ Charles, Louis

Photo : SHD-Caen

DUPRÉ Charles, Louis

Né le 16 septembre 1898 à Fécamp (Seine-Inférieure) ; domicilié à Isneauville (Seine-Inférieure) ; déporté en juillet 1943 à Hinzert ; décédé en avril 1945 à Oranienburg-Sachsenhausen.

DUPRÉ Charles, Louis // Naissance : 16-9-1898 à Fécamp (Seine-Inférieure) ; Domicile : Isneauville Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le  ; Décédé

Charles Dupré est préparateur dans une pharmacie à Rouen (Seine-Inférieure) et demeure à Isneauville, route de Neufchâtel. Marié depuis le 19 novembre 1921 à Thérèse Villemot, il a trois enfants. Hélène et Élisabeth Lien interne, nées en 1921 et 1924, vivent au domicile familial et Florentin, né en 1922, a été requis pour aller travailler en Allemagne, en vertu de la loi sur le Service du travail obligatoire.

Soupçonné d’héberger un soldat anglais, Charles Dupré est arrêté le 28 mai 1943 à son officine par la Gestapo, qui a été informée par un agent collaborateur, André Prieur. De fait, lorsque la Gestapo se présente en soirée au domicile familial, elle trouve bien le soldat anglais, Douglas Leuty, hébergé depuis le 4 août 1940. Elisabeth est alors arrêtée. Hélène, absente ce jour-là, échappe à la répression qui s’abat sur la famille. Thérèse Villemot, sa femme, est interpelée dans sa famille à Fécamp, internée à l’Hôtel-Dieu de Rouen et libérée fin juin pour « grave maladie ». En fait, c’est Gladys Dagorn Lien interne, piégée par André Prieur, qui a conduit involontairement la Gestapo à Isneauville en cherchant à joindre les Dupré, pour offrir au soldat anglais une place sur un vol pour l’Angleterre, proposée par l’homme de la Gestapo. Elle est arrêtée le 29 mai à Rouen. Les archives policières évoquent aussi le cas d’un habitant de Bosc-Guérard-Saint-Adrien (Seine-Inférieure), Jean Dupré, arrêté antérieurement pour sabotage ferroviaire, et soupçonné indûment d’être lié à l’affaire du seul fait de son patronyme.

Le père et sa fille sont incarcérés dans les geôles des autorités d’occupation. Charles Dupré est d’abord détenu au palais de justice de Rouen, du 28 mai au 4 juillet 1943, puis à la prison du Cherche-Midi à Paris jusqu’à la date de sa déportation. Il relève de la procédure Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) qui prévoit la déportation des « ennemis du Reich » pour être jugés par un tribunal allemand et emprisonnés, sans jamais donner aucune information aux familles.

Depuis la gare de l’Est de Paris, Charles Dupré est déporté en juillet 1943 au camp d’Hinzert. Il reste jusqu’à la fin du mois dans ce camp spécial géré par la SS et regroupant les NN. Il est envoyé ensuite à la prison de Wittlich où il est détenu jusqu’au 15 juin 1944. En décembre 1943, il comparaît avec sa fille Élisabeth devant le tribunal spécial de Breslau qui a compétence pour juger les affaires NN. Il est condamné à sept ans de travaux forcés pour « recel de sujet britannique ». Après la prison de Wittlich, il enchaîne la prison de Breslau (Wroclaw), puis les camps de concentration de Gross Rosen et de Sachsenhausen où il disparaît. Il aurait été vu vivant dans ce dernier camp le 23 avril 1945.

Un jugement du tribunal de Rouen du 17 novembre 1947 officialise son décès en avril 1945 à Oranienburg. Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Isneauville.

Sources :Arolsen ; SHD-Caen : 21P253042, AD76 : 51W422, 3868W36, 245W86 ; EC (Fécamp)

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 16-9-1898
  • Fécamp, Seine-Inférieure
  • Isneauville, Seine-Inférieure
  • 28-5-1943
  • Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
  2. Paris, Prison du Cherche-Midi, Seine
NA-7-1943, I.301
  1. Hinzert
  2. Wittlich
  3. Breslau
  4. Gross-Rosen
  5. Sachsenhausen
Décédé
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