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DUPRÉ Élisabeth, Louise, Émilienne

Photo : AD76 : 3868W8

DUPRÉ Élisabeth, Louise, Émilienne

Né le 18 juin 1924 à Fécamp (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Isneauville (Seine-Inférieure) ; déportée le 5 août 1943 à Aachen ; rescapée.

DUPRÉ Élisabeth, Louise, Émilienne // Naissance : 18-6-1924 à Fécamp (Seine-Inférieure) ; Domicile : Isneauville Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 5-8-1943 à  ;  ; Rescapé Ravensbrück Allemagnee

Élisabeth Dupré est la fille de Charles Dupré Lien interne, préparateur en pharmacie et de Thérèse Villemot. Couturière et célibataire, elle demeure chez ses parents à Isneauville, route de Neufchâtel. Elle est arrêtée le 28 mai 1943 par la Gestapo, à son domicile, alors qu’elle revient de son travail, après son père qui est arrêté à son officine à Rouen. Sa sœur Hélène, qui est sortie, échappe à la répression. Sa mère est interpelée dans sa famille à Fécamp et libérée fin juin 1943 après un internement à l’Hôtel-Dieu de Rouen pour « grave maladie ». La famille a été dénoncée par André Prieur, un agent de la Gestapo qui a piégé Gladys Dagorn Lien interne, une Anglaise, qui avait prêté des livres en anglais à Élisabeth lorsqu’elle avait compris que sa famille hébergeait un soldat anglais (depuis le 4 août 1940). Gladys Dagorn est arrêtée le 29 mai 1943 à Rouen (Seine-Inférieure).

D’abord incarcérée au palais de justice de Rouen du 28 mai au 4 juillet 1943, Élisabeth Dupré est transférée à la prison de Fresnes jusqu’au 5 août 1943. Elle relève de la procédure Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) qui prévoit que les « ennemis du Reich » soient jugés sur le territoire allemand et emprisonnés, sans donner aucune information aux familles. Le 5 août 1943, depuis la gare de l’Est de Paris, elle est déportée à Aachen dont la prison qui regroupe les femmes françaises NN est un lieu de transit. Conformément au décret NN, elle enchaîne ensuite plusieurs prisons et camps. Elle est internée à la prison de Köln jusqu’au 5 septembre 1943, puis jusqu’au 12 octobre 1944 à celle de Lauban en Silésie, où les détenues travaillent dans une usine de lin. En décembre 1943, elle est jugée avec son père par le tribunal spécial de Breslau, pour « complicité de recel de sujet britannique ». Elle est condamnée à dix ans de travaux forcés. Après un court passage à la prison de Posen (Poznan, Pologne), elle est transférée au camp de concentration de Ravensbrück qu’elle découvre le 1er novembre 1944. Elle est affectée au Kommando de Strausberg pour travailler dans une usine de munition.

Élisabeth Dupré est libérée le 26 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise qui a obtenu l’autorisation d’évacuer en plusieurs convois des milliers de prisonnières. Elle se retrouve ainsi à Malmö en Suède où elle est prise en charge. Rapatriée le 6 juin 1945 en France, probablement en avion au Bourget avec d’autres Françaises, elle est emmenée à l’hôtel Lutetia, centre d’accueil des déportés à Paris. Elle retrouve sa famille à Isneauville, mais son père ne revient pas des camps.

En février 1946, elle témoigne au cours de l’instruction du procès d’André Prieur. Elle se marie à Isneauville le 6 juin 1947 avec Roger Beaugrand. Elisabeth Dupré est décédée le 9 février 2019 à Rouen.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P704889 ; AD76 : 51W422, 3868W8, 245W86 ; EC (Fécamp)

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déportée
  • 18-6-1924
  • Fécamp, Seine-Inférieure
  • Isneauville, Seine-Inférieure
  • 28-5-1943
  • Isneauville, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
  2. Fresnes, Seine
5-8-1943, I.129
  1. Aachen
  2. Köln
  3. Lauban
  4. Breslau
  5. Berlin
  6. Ravensbrück
Rescapée
  • 26-4-1945
  • Ravensbrück, Allemagne
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