DAVY Alphonse, Victor, Jean, Alexandre

DAVY Alphonse, Victor, Jean, Alexandre // Naissance : 30-7-1923 à Pontorson (Manche) ; Domicile : Pontorson Manche () ; Repression : Déporté le 1-6-1944 à  ;  ; Rescapé Dautmergen Allemagne

À l’entrée en guerre, Alphonse Davy habite rue de Tanis à Pontorson. Célibataire, il est maçon. En juillet 1943, il est recruté par Gaston Lebarbier pour former un groupe local de Résistance. Ensemble, ils collent des tracts sur les maisons des collaborateurs, les menaçant de la peine de mort à la Libération, et tracent des graffitis antiallemands sur les murs et les trottoirs de la ville.

Quelques semaines plus tard, Alphonse Davy rejoint le maquis de La Hunaudaye à Plédéliac (Côtes-du-Nord), avec son cousin Fernand Davy  et Gaston Lebarbier. Mais, dès la fin de septembre, suite à une dénonciation, les maquisards doivent se disperser pour ne pas tomber aux mains de l’occupant. De retour dans le Sud-Manche, Alphonse Davy et son cousin sont bientôt recrutés par Jean Turmeau , chef des groupes d’action des FTP du département, qui leur donne l’ordre de rejoindre la maquis de Sainte-Pience, entre Avranches et Villedieu-les-Poêles, formé par Libération-Nord. Parallèlement, à Avranches, Alphonse Davy, toujours avec son inséparable cousin, forme avec le mécanicien Jean Mansuy un groupe d’action. Alphonse Davy prend alors part à de nombreux sabotages au sein d’une petite équipe FTP placée sous les ordres de Jean Turmeau . En janvier 1944, il participe aux déraillements de plusieurs trains et à la destruction de quatre transformateurs de l’usine électrique du barrage de Vezins à Isigny-le-Buat.

Le 3 février 1944, Alphonse Davy est arrêté à Pontorson, à 14 heures, par la police française de Rouen. Placé en détention à la Maison d’arrêt de la ville, il est écroué le lendemain à Avranches, le 6 février à la prison de Caen, puis le 10 février à celle de Saint-Lô. Il est jugé avec son cousin par le tribunal militaire allemand de la ville (FK 722) qui les condamne, le 10 mai 1944, à la déportation pour sabotage de voies ferrées. Le 25 mai, les deux hommes sont conduits à la prison de Fresnes, en région parisienne, en vue de leur déportation.

Le 1er juin 1944, Alphonse Davy quitte la gare de l’Est avec une cinquantaine d’autres détenus dont son cousin Fernand . Il arrive le lendemain au camp de Natzweiler-Struthof (mle 16 944) où il est classé « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard). À l’approche des troupes alliées, les détenus commencent à être évacués à la fin de l’été vers le centre de l’Allemagne. Alphonse Davy fait partie avec son cousin d’un convoi à destination du camp de Dachau où il est enregistré le 4 septembre (mle 98 833). Quatre jours après, ils sont affectés au commando voisin d’Allach travaillant pour l’usine de construction de moteurs d’avions BMW. Le 16 septembre, ils sont dirigés ensemble sur le commando d’Haslach-Sportplatz, dépendant administrativement du camp de Natzweiler-Struthof, où Alphonse reçoit le matricule 34 278. Les détenus y travaillent à l’aménagement d’une usine souterraine dans une mine. Le 15 février 1945, le parcours des deux hommes finit par se séparer. Tandis que son cousin Fernand  part pour le commando de Vaihingen, Alphonse rejoint, lui, le commando de Dautmergen où il est libéré le 18 avril. Dix jours plus tard, il est rapatrié par le centre d’accueil de Strasbourg.

Alphonse Davy est décédé le 10 mai 2003 à Beauvoir (Manche), à l’âge de 79 ans.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Nat 12/4-12/5, Da 8/8, 21P629694 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; Fichier M. Boivin ; EC (Pontorson) ; deces.matchid.io

Arnaud Boulligny