DAVY Fernand, Aimable, Louis, Jacques

DAVY Fernand, Aimable, Louis, Jacques // Naissance : 26-11-1924 à Aucey-la-Plaine (Manche) ; Domicile : Aucey-la-Plaine Manche () ; Repression : Déporté le 1-6-1944 à  ;  ; Rescapé Dachau Allemagne

Célibataire, Fernand Davy est apprenti boulanger. Il réside à Aucey-la-Plaine, un petit village d’un peu plus de 500 habitants, près de Pontorson. Durant l’été 1943, il rejoint le maquis de La Hunaudaye qui s’est formé sur la commune de Plédéliac (Côtes-du-Nord), avec son cousin Alphonse Davy  et Gaston Lebarbier. Mais, dès la fin de septembre, suite à une dénonciation, les maquisards doivent rapidement se disperser. Fernand Davy regagne avec son cousin le Sud-Manche où ils sont bientôt recrutés par Jean Turmeau , chef des groupes d’action des FTP du département. Ils rejoignent, sur ses ordres, le maquis de Sainte-Pience formé par Libération-Nord, entre Avranches et Villedieu-les-Poêles. Parallèlement, à Avranches, les deux cousins forment avec Jean Mansuy un groupe d’action. Fernand Davy participe alors au sabotage de plusieurs voies ferrées, comme à Montviron entre La Haye-Pesnel et Folligny (décembre 1943), mais aussi à celui du pont de Pontaubault, franchissant la Sélune (fin janvier 1944).

Le 3 février 1944, Fernand Davy est arrêté par la police française de Rouen à Aucey-la-Plaine, après avoir été identifié grâce à une photo que son chef de groupe avait en sa possession au moment de son arrestation pour établir de fausses cartes d’identité. Il déclare : « À 15 heures, cinq civils sont arrivés en auto à mon domicile. J’ai cru que mes chefs venaient me chercher pour saboter un dépôt de munitions à Pleine-Fougères, action prévue pour la nuit ; je me suis présenté sans méfiance, j’ai été arrêté sous la menace des armes ». D’abord détenu à Pontorson, Fernand Davy est conduit le lendemain à Avranches, le 6 février à Caen et le 10 février à la prison de Saint-Lô. Là, le 10 mai 1944, il est condamné avec son cousin par le tribunal militaire allemand (FK 722) à la déportation pour sabotage de voies ferrées. Le 25 mai, ils sont transportés à la prison de Fresnes en vue de leur déportation.

Une semaine plus tard, le 1er juin, Fernand Davy fait partie avec son cousin d’un groupe d’une cinquantaine d’hommes déportés depuis la gare de l’Est. Le lendemain, il est enregistré au camp de Natzweiler-Struthof comme « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard), sous le matricule 16 945. À la fin de l’été, les nazis commencent l’évacuation des détenus en raison de l’avancée alliée. Avec son cousin, Fernand Davy est transféré le 4 septembre 1944 au camp de Dachau (mle 98 832). Quatre jours plus tard, il est affecté au commando voisin d’Allach où les détenus travaillent à la production de moteurs d’avions pour la firme BMW. Le séjour est de courte durée. Une semaine plus tard, il rejoint, toujours en compagnie de son cousin, le commando d’Haslach-Sportplatz (mle 34 277), près de Freiburg, où ils travaillent à l’aménagement d’une usine souterraine dans une mine. Le 15 février 1945, le parcours des deux hommes se sépare puisqu’Alphonse  est muté au commando de Dautmergen tandis que Fernand est désigné pour rejoindre celui de Vaihingen, entre Karlsruhe et Stuttgart. Le commando est évacué le 2 avril 1945 vers la Bavière où Fernand Davy réintègre le camp de Dachau après quatre jours de trajet (mle 149 088). Il y est libéré le 29 avril suivant par l’armée américaine.

Fernand Davy est décédé le 12 décembre 2013 à Cébazat (Puy-de-Dôme), à l’âge de 89 ans.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Nat 12/4-12/5, Da 3/7, Da 8/8, 21P560047 ; Fichier M. Boivin ; deces.matchid.io

Arnaud Boulligny