Télécharger le XML
DESGRANGES François, Gilbert, Gustave, Germain

Photo : ONaCVG

DESGRANGES François, Gilbert, Gustave, Germain

Né le 27 juin 1926 à La Croix-Avranchin (Manche) ; domicilié à Argentan (Orne) ; déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme ; rescapé.

DESGRANGES François, Gilbert, Gustave, Germain // Naissance : 27-6-1926 à La Croix-Avranchin (Manche) ; Domicile : Argentan Orne () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à  ;  ; Rescapé Ravensbrück Allemagne

Fils aîné de Gustave Desgranges Lien interne, employé à la gare d’Argentan ; le jeune François a vite compris que son père et sa mère s’étaient engagés dans la Résistance. Les conciliabules entre ses parents, les allées et venues d’inconnus qui parfois restaient le soir au 12, boulevard Carnot, les messages reçus de personnes de passage, sont autant d’indices d’activités clandestines parfaitement comprises par l’adolescent de 17 ans. A l’automne 1943, le père de François place son fils à la scierie qu’exploite Clément Gagnaire dans les bois de Vrigny (Orne). Sur les chantiers forestiers, il se lie avec les deux fils de l’entrepreneur, Robert Lien interne et Henri Lien interne Gagnaire et leurs amis, tous réfractaires au STO. Il connaît leur cachette au Vieux Moulin, où il partage leurs repas. François Desgranges fait la liaison entre ce maquis en formation et son père, agent du mouvement Vengeance.

Mais le manque de discipline des jeunes réfractaires commence à être remarqué. Pressentant le danger, le cheminot décide d’éloigner son fils et le cache chez un oncle, à Saint-Aubin-de-Terregatte (Manche). À la suite de l’attaque du maquis le 5 mars 1944 et de son démantèlement, les Desgranges père et fils sont dénoncés et arrêtés, le premier le 20 mars, sur le quai de la gare d’Argentan ; le second, le 22 mars, dans la Manche. Interné au Château des Ducs à Alençon, le 23, François retrouve son père, un court instant, dans la même cellule. Avant que les Allemands ne se rendent compte de leur erreur, celui-ci a eu le temps de dire à son fils : « Surtout, tu ne parles pas ! ». Changé de chambrée, le jeune homme subit au siège de la Gestapo deux interrogatoires très brutaux, et François ne parle pas.

Transféré à Compiègne, avec son père, il est déporté, par le même convoi, le 4 juin 1944, vers le KL de Neuengamme (mle 33 333). Après une brève quarantaine, le père et le fils ne partent pas dans le même Kommando. Le 15 juin, Gustave est envoyé à Stöcken, François à Watenstedt. À la fin du mois de mars 1945, il est transféré au camp de concentration de Ravensbrück. Libéré par les Russes, dans les environs de Parchim, après une interminable marche d’évacuation, qui dure du 7 au 30 avril 1945, François est rapatrié par Lille, puis l’hôtel Lutetia, devenu le centre d’accueil des déportés à Paris. Le 19 mai, il retrouve sa ville détruite, sa maison sinistrée, et comprend que son père ne reviendra pas.

François Desgranges est décédé le 1er mars 2000 à Argentan. Le 20 août 2004, le petit bois de Coulandon, à la sortie sud de la ville, a été dénommé « Bois François Desgranges ».

Sources : SHD-Caen : 21P633739 ; Mémorial de Neuengamme ; Archives familiales

Gérard Fournier

Mots-clés :

Déporté
  • 27-6-1926
  • La Croix-Avranchin, Manche
  • Argentan, Orne
  • 22-3-1944
  • Saint-Aubin-de-Terregatte, Manche
  1. Alençon, Orne
  2. Compiègne, Oise
4-6-1944, I.223
  1. Neuengamme (33333)
  2. Watenstedt (33333)
  3. Ravensbrück
Rescapé
  • 30-4-1945
  • Ravensbrück, Allemagne
logo de la MRSH de l’université Caen Normandie
logo du laboratoire HisTeMé de l’université Caen Normandie
logo de l’université Caen Normandie
logo de la Fondation Mémoire Déportation