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DESGRANGES Gustave, Henri, Albert, Barbe

Photo : SHD-Caen

DESGRANGES Gustave, Henri, Albert, Barbe

Né le 4 décembre 1898 à La Croix-Avranchin (Manche) ; domicilié à Argentan (Orne) ; déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme ; décédé.

DESGRANGES Gustave, Henri, Albert, Barbe // Naissance : 4-12-1898 à La Croix-Avranchin (Manche) ; Domicile : Argentan Orne () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à  ; 14-4-1945 à Gardelegen (Allemagne) ; Décédé

Ancien combattant de la Grande Guerre, marié, et père de famille nombreuse, Gustave Desgranges doit quitter son premier métier d’agriculteur exercé dans la Manche, puis dans l’Eure, à cause d’une blessure occasionnée par éclats d’obus au pied droit sur le front de l’Aisne en 1918. Entré à la SNCF et affecté à Alger, il obtient une permutation avec un cheminot d’Argentan, au début de septembre 1939, peu avant la naissance d’un neuvième enfant.

Sa situation de famille le dispense de prendre part à la mobilisation générale. Cependant, il entre dans la Résistance organisée, en juin 1942 au sein du corps franc Vengeance, mouvement dirigé au plan local par René Sénaque de Trun (Orne). Vers le mois de mars 1943, un maquis de réfractaires est en cours de formation au Vieux moulin de Vrigny (Orne), à l’initiative de Robert Lien interne et Henri Gagnaire Lien interne. Le facteur aux écritures de la gare d’Argentan sert de relais entre ce maquis et Vengeance, par l’intermédiaire de son fils aîné de 17 ans, François Desgranges Lien interne. Son domicile, 12, boulevard Carnot sert de boîte aux lettres, de lieu de réunion et d’hébergement pour des résistants de passage. On y fait aussi du maniement d’armes et on y délivre quelques cours d’instruction militaire.

Trop peu discrets, les jeunes du maquis finissent par se faire repérer. Par prudence, Gustave place son fils auprès d’un oncle dans la Manche. L’arrestation de deux garçons du maquis à Mortrée (Orne) entraîne son attaque, le 5 mars 1944, par la police mobile de Rouen et les gendarmes d’Argentan. La trahison d’un « ancien » maquisard provoque l’arrestation de Gustave Desgranges, le 20 mars, par la Gestapo, sur le quai de la gare, puis celle de son fils. Interné au Château des Ducs à Alençon, le résistant est transféré au camp de Compiègne-Royallieu, le 24 mai. Il est ensuite déporté le 4 juin vers le KL de Neuengamme (mle 33 300), puis affecté au Kommando de Stöcken. Malade, et conduit au Revier, il est pourtant contraint de suivre la colonne d’évacuation jetée sur la route, en direction de Gardelegen. A bout de force, il est exécuté par un SS de l’escorte, dans la nuit du 13 au 14 avril 1945. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Le 22 juin 1978, le conseil municipal d’Argentan renomme la rue de Bretagne rue Gustave Desgranges. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la ville et sur celui de Saint-Senier-de-Beuvron (Manche). Il figure aussi sur deux plaques commémoratives situés dans le cimetière et à la gare d’Argentan.

Sources. SHD-Caen : 21P443156 ; Mémorial de Neuengamme ; Archives familiales ; C. Geslain, A. Jidouard, Histoire d’une ville : Argentan de 1939 à 1945, p. 180 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 58 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier

Mots-clés :

Déporté
  • 4-12-1898
  • La Croix-Avranchin, Manche
  • Argentan, Orne
  • 20-3-1944
  • Argentan, Orne
  1. Alençon, Château des Ducs, Orne
  2. Compiègne, Oise
4-6-1944, I.223
  1. Neuengamme (33300)
  2. Stöcken (33300)
Décédé
  • 14-4-1945
  • Gardelegen, Allemagne
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