AUMONT Roger, Paul, Jules

AUMONT Roger, Paul, Jules // Naissance : 13-12-1903 à Saint-Sever (Calvados) ; Domicile : Sourdeval-la-Barre Manche () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 15-10-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Le 25 novembre 1924, Roger Aumont épouse Irène Tréhoux à Saint-Sever. Le couple a deux enfants et réside rue Jules Labiche à Sourdeval-la-Barre. Fromager, Roger Aumont effectue les livraisons aux épiciers détaillants. Adhérent du Parti communiste depuis 1930, secrétaire de la cellule de Sourdeval, il aide dès le début de l’Occupation André Defrance  et la direction de son parti à reprendre des contacts. Il prend liaison avec le groupe « Jean Fresnay » de Saint-Michel-de-Montjoie (Manche) et crée plusieurs groupes d’action à Sourdeval. Pendant les vacances scolaires de 1941, ils sabotent la ligne téléphonique aérienne à usage exclusivement militaire allemand.

Apprenant l'exécution des otages de Châteaubriant, Nantes et Bordeaux, Roger Aumont organise avec Jules Lanssade  et Jacques Bazin , une collecte dont le produit est destiné à l'achat d'une gerbe portant sur le ruban : « Aux fusillés de Nantes et de Bordeaux ». Elle est déposée le 1er novembre 1941 au monument aux morts. Le maire fait retirer le ruban, mais la population manifeste sa solidarité, et Roger Aumont renouvelle son geste, quelques jours plus tard, le 11 novembre. Le maire informe cette fois les Renseignements généraux de Saint-Lô qui dépêchent aussitôt un inspecteur à Sourdeval. Roger Aumont est arrêté le 12 novembre 1941 et interné, le même jour, au camp de Gaillon (Eure) sur arrêté du préfet de la Manche. Début mai 1942, il est remis aux autorités allemandes à leur demande et interné au camp de Royallieu à Compiègne, puis déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942, dit des « 45 000 ». Roger Aumont est immatriculé le 8 juillet 1942, à son arrivée, avec le numéro 45 185. Il meurt à Auschwitz le 15 octobre suivant.

Son nom figure sur le monument aux morts de Sourdeval, à Saint-Martin-Don (Calvados) sur le monument à l’entrée du cimetière et sur une plaque à l’intérieur de l’église. Il est également mentionné sur le monument en hommage aux victimes du nazisme de Saint-Lô.

Sources : SHD-Caen : 21P419787 ; AD27 : Archives et photo, camp de Gaillon 1941 ; politique-auschwitz.blogspot.com ; memorialgenweb.org ; Debon A. et Pinson L., La Résistance du Bocage, p. 36-40

Claudine Cardon-Hamet