ERDELYI Berthe, dite Betty

ERDELYI Berthe, dite Betty // Naissance : 31-1-1938 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) ; Domicile : Bois-Guillaume Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Lorsque Betty vient au monde, ses parents Georges Erdelyi  et Nesea Erdelyi , qui se sont mariés quelques mois plus tôt, résident rue Saint-Hilaire à Rouen (Seine-Inférieure) et son père est électricien. Ils sont Hongrois mais ont sollicité la nationalité française pour leur fille née en France. Comme ses deux sœurs cadettes Michèle  et Annie , Betty fait partie des plus de 11 000 enfants juifs déportés de France par les nazis avec l’aide du régime de Vichy.

Après avoir été raflée une première fois le 9 octobre 1942, mais libérée parce que sa mère est finalement reconnue d’une nationalité non encore « déportable », Betty compte trois mois plus tard parmi les Juifs français et étrangers, adultes et enfants, arrêtés dans la troisième rafle qui frappe l’agglomération rouennaise dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943. Sur ordre de la SS, qui a planifié la rafle, c’est la police française qui vient la chercher avec ses parents et ses sœurs à son domicile du 6 bis rue Girot à Bois-Guillaume pour l’emmener au centre de rassemblement de la rue Poisson à Rouen. De là, on lui fait prendre, dès le petit matin, le train pour Paris afin de l’acheminer jusqu’à Drancy. Dans le convoi no 47 qui emmène un millier de Juifs vers Auschwitz le 11 février 1943, on compte 123 enfants de moins de 12 ans, parmi lesquels Betty et ses sœurs. Georges Erdelyi, le seul membre de sa famille entré dans le camp et qui y a survécu, relate plus tard les conditions épouvantables du transport et évoque ses enfants grelottant de froid à l’arrivée à Auschwitz le 13 février, puis la sélection. Comme ses sœurs, Betty n’a pas pu embrasser son père avant de partir avec sa mère vers la chambre à gaz.

Pour que l’on n’oublie pas cette petite fille de cinq ans, une Stolperstein a été scellée devant son dernier domicile. Le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah, à Paris, lui rend aussi hommage.

Sources : AD76 : 3352W2, 22W Z11751, 54W5445 ; EC (Mont-Saint-Aignan) ; stevemorse.org/france.

Corinne Bouillot