AZŒUF Marie, Louise, Irma

AZŒUF Marie, Louise, Irma // Naissance : 25-11-1897 à Dieppe (Seine-Inférieure) ; Domicile : Montaure Eure () ; Repression : Déportée le 4-7-1944 à  ; 23-12-1944 à Neubrandenburg (Allemagne) ; Décédée

Fille du notaire de Dieppe, Louis Azœuf, Marie Azœuf vit au hameau d’Écrosville. Elle est une rentière qui ne s’est jamais mariée et qui, après l’invasion de 1940, s’est réfugiée avec sa mère, née Susanne Monnier, dans ce petit village de l’Eure. Elle entre en octobre 1943 dans le réseau d’évasion du maire de Montaure, André Martin, et à ce titre, participe à la longue chaîne permettant l’hébergement de clandestins, réfractaires ou résistants, mais aussi aviateurs alliés en détresse sur le territoire. Elle avait aussi accueilli quelques temps auparavant une presse pour la publication du journal clandestin Le Patriote de l’Eure qui avait dû quitter Évreux.

Comme la plupart des membres de ce réseau, son arrestation survient après celle, à la fin de l’année 1943, de plusieurs résistants qui avaient hébergé deux aviateurs américains à Montaure. En effet, les sévères interrogatoires que subit un jeune agent de liaison provoquent une véritable chasse à l’homme dans la région où plusieurs dizaines de membres sont pris dans les filets de la police allemande. Le 15 janvier 1944, la Gestapo surprend ainsi Marie Azœuf en pleine nuit et l’arrête avec sa mère qui sera relâchée quelques mois plus tard.

Détenue au palais de justice puis à la prison Bonne Nouvelle de Rouen, la résistante est transférée au fort de Romainville, antichambre des camps nazis pour les femmes. Elle reçoit le matricule 6 162. Le 4 juillet, un convoi d’une cinquantaine de détenues s’ébranle depuis la gare de Bercy vers la prison Neue Bremm de Saarbrücken où se trouvent aussi Léa Bigard , Odette Kuéné , Gilberte Gougeon . Comme elles, Marie Azœuf est dirigée le 25 juillet vers le camp de concentration des femmes de Ravensbrück (mle 47 122), puis, avec Léa Bigard, elles partent en Kommando, à Neubrandenburg, travailler pour la production militaire de la Luftwaffe avec quelque 5 200 détenues.

Marie Azœuf y meurt le 23 décembre 1944.

Une plaque gravée de son nom et de : « martyr des bagnes nazis » est apposée sur le monument aux morts de Montaure.

Sources : SHD-Caen : 21P420069 ; EC (Dieppe) ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 362, Memorialgenweb.org

Françoise Passera