FELDMAN Louis

FELDMAN Louis // Naissance : 3-9-1909 à Tileagd (Roumanie) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ;  ; Rescapé Kaufering Allemagne

Louis – prénommé parfois Ludovic – Feldman est célibataire et exerce la profession d’opérateur de cinéma au Jean Jaurès à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure). Il habite au n°11 rue Benjamin Normand dans cette même ville. Juif roumain, il vit en France depuis 1928. En 1940, l’administration française lui attribue une carte d’identité d’étranger en tant que travailleur industriel, délivrée à Rouen et valable de mai à décembre 1940.

Louis Feldman est arrêté le 3 mai 1942 sur son lieu de travail, comme « suspect sur le plan politique », juif, auteur de propagande anti allemande et port d’arme illicite. Porteur d’un carnet d’adresses de personnes appartenant, d’après lui, à un groupe de résistants isolés, ces dernières sont interpellées dans les jours qui suivent : Jean Denise , André Neveu , Pierre Calais , Louis Moison , Robert Pernet , Émile Millancourt , et d’autres encore... Bien que son identité juive soit connue, il échappe aux convois de la Solution Finale sans que les archives ne puissent éclairer ce cas particulier.

Quoiqu’il en soit, le 24 janvier 1943, Louis Feldman est déporté au camp de concentration de Sachsenhausen (mle 58 734) dans le premier convoi de l’opération Meerschaum qui prévoit le travail forcé des « ennemis du Reich » dans les usines de guerre. Il se déclare alors « protestant », sans doute pour cacher sa religion juive. Comme de nombreux camarades de Seine-Inférieure, il est affecté au Kommando Heinkel, une usine aéronautique où il reste jusqu’au 14 juillet 1944. Il rejoint alors le camp central de Dachau (mle 80 322) pour être envoyé au Kommando Augsburg, une usine d’armement, puis à celui de Baumenheim où il arrive le 29 septembre. Les archives ne disent rien sur la date à laquelle ses geôliers le transfèrent dans les usines Messerschmitt à Kaufering. Mais le 29 avril 1945, il est libéré et envoyé au sanatorium de Todtmoos en Forêt Noire.

Au retour, sa qualité de résistant est mise en doute par le commissaire de police de Sotteville, qui dresse de lui un portrait à charge le 27 juillet 1949.

Louis Feldman se retire à Andiran (Lot-et-Garonne). Sa demande d’homologation au titre de la Résistance Intérieure Française, déposée sous le nom de « Felman » n’a pas abouti.

Source : Arolsen ; SHD-Caen ; SHD-Vincennes 16P220243

Catherine Voranger