FERDANE Robert, Auguste, Joseph

FERDANE Robert, Auguste, Joseph // Naissance : 17-9-1900 à Courménil (Orne) ; Domicile : Ménil-Hubert-en-Exmes Orne () ; Repression : Déporté le 10-2-1944 à  ; 8-4-1944 à Natzweiler (Bas-Rhin) ; Décédé

Robert Ferdane est le fils de Juliette Rivière, ménagère, et de son époux, Joseph Ferdane cultivateur à Saint-Pierre-la-Rivière dans l’Orne. Il travaille avec son père à la ferme familiale puis effectue son service militaire en mars 1920 dans le 3e régiment d’artillerie coloniale. En mai 1923, il se marie avec Marie-Louise Concaud  et s’installe dix ans plus tard au lieu-dit La Gorgerie à Ménil-Hubert-en-Exmes.

Le 14 juin 1943, un avion de reconnaissance allié est abattu par la chasse allemande et les deux occupants s’éjectent de l’appareil. Le pilote Durrant, atterri sur la commune de Saint-Pierre-la-Rivière, est recueilli par Alexandre Martineau  puis soigné chez Georges Mandrin . Sans véritablement appartenir à un mouvement de résistance organisé, Robert Ferdane et sa femme, acceptent de le loger pour la nuit dans une grange. Le lendemain, il est pris en charge par Robert Yvon  et sa femme Jeanne , hôteliers, qui l’accueillent et le ravitaillent. Le 22 juin, l’un des hommes hébergés par les époux Yvon et présent lors de la récupération du pilote, se présente à l’hôtel accompagné de trois membres de la Gestapo et les arrêtent ainsi que le pilote Durrant. Georges Mandrin et Robert Ferdane sont interpellés à leur tour. Alexandre Martineau et Marie-Louise Ferdane sont quant à eux appréhendés le 13 juillet 1943. Ils sont tous déportés en Allemagne.

Robert Ferdane est interné à la prison de Caen (Calvados) avant son transfert à Fresnes (Seine) au cours du mois de décembre 1943. Il fait partie des 52 déportés classés Nacht und Nebel (Nuit et brouillard) et ainsi transférés au secret en Allemagne, qui quittent le 10 février 1944 la gare de l’Est dans un wagon cellulaire accroché au train de voyageurs du Paris-Berlin. Le lendemain, il est immatriculé au KL de Natzweiler-Struthof (mle 7 336). Il meut au camp le 8 avril 1944 après avoir été affecté vraisemblablement au Kommando de Kochem où les détenus sont chargés d’aménager, dans des conditions de grande insalubrité, un tunnel destiné à accueillir l’entreprise de bougies Bosch de Stuttgart.

Après-guerre, Robert Ferdane sera reconnu comme membre du mouvement CDL (Ceux de la Libération) et agent du réseau britannique Shelburn (filières d'évasion). Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Pierre-la-Rivière et de Ménil-Hubert-en-Exmes.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P449507 ; SHD-Vincennes : 16P220656 ; AD61 : 3E2 131/12, R1295 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; bddm.org ; struthof.fr ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet