
FRANCHET Albert, Martin
Né le 11 novembre 1897 à Vichères (Eure-et-Loir) ; domicilié à Chéronvilliers (Eure) ; exécuté le 13 août 1944 à Chéronvilliers.
FRANCHET Albert, Martin // Naissance : 11-11-1897 à Vichères (Eure-et-Loir) ; Domicile : Chéronvilliers Eure () ; Repression : Exécuté le 13-8-1944 à Chéronvilliers (Eure) ; Décédé
Garde-chasse de profession, Albert Franchet et son épouse Alphonsine exploitent désormais aussi une ferme située au hameau des Landes à Chéronvilliers. Depuis le début du mois d’août, une formation de la résistance de Rugles, menacée, se replie avec une vingtaine d’hommes aux alentours de leur maison, servant de PC. Comme le rappelle le rapport des gendarmes de Rugles « le mari comme d’habitude voulait ravitailler les jeunes gens du Maquis pour qui sa femme faisait régulièrement la cuisine et qui étaient réfugiés dans les bois à proximité ».
Alors qu’Alphonsine Franchet et ses trois fils Albert
, Roland
et Roger
partent traire les vaches, Albert sort de sa maison pour rejoindre le bois adjacent
et apporter les repas aux résistants clandestins. Découvrant la ferme entièrement
cernée par des soldats en armes – il s’agit probablement d’une unité SS cantonnée au château du Lesmeval – il feint de rejoindre ses champs. Mais sur le
chemin, les Allemands l’arrêtent et le reconduisent à la ferme. Il retrouve ses trois
fils dans la cuisine, alignés contre le mur. Quant à Mme Franchet, elle est tenue
à distance par une baïonnette braquée sur elle et sa fillette, Marie, tout juste âgée
de huit ans. L’officier allemand accuse les Franchet de nourrir et de cacher des maquisards
et exige qu’on leur livre leur cache. Le père refuse, déclarant ne pas être armé.
Le patriote, né un 11 novembre, est exécuté d’une rafale de mitraillette. Quelques
minutes plus tard, les trois garçons subissent le même sort.
Les exactions ne s’arrêtent pas là… Jules Magnin proche lui aussi du maquis est arrêté
alors qu’il se rendait chez les Franchet. Il est exécuté sur le seuil de la maison.
Les soldats pillent les maisons du hameau, enferment les habitants avec la mère et
la fille Franchet ainsi que l’épouse de Magnin dans une grange. Un habitant et un
enfant sont grièvement blessés… Au cours des battues menées dans les environs, Gilbert
Daudin
, un jeune maquisard, est exécuté à son tour.
Si les otages retrouvent leur liberté tard dans la soirée, Alphonsine Franchet reste prisonnière. Elle est emmenée à Évreux puis à Rouen où elle subit des interrogatoires avant d’être enfin relâchée.
Deux monuments honorent la mémoire des victimes du drame. Le monument aux morts de la commune porte l’inscription « La commune de Chéronvilliers et ses amis compatissants aux patriotes fusillés par les Allemands le 13 août 1944 ». Une croix a été érigée au lieu-dit des Landes où le nom des victimes a été gravé.
Sources : SHD-Caen : 27P246, 21P186979 ; AD27 : 88W44 ; Héros et martyrs de l’Eure, p. 30 ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 203-205 ; monumentsmorts.univ-lille.fr
Françoise Passera
Mots-clés :
- 11-11-1897
- Vichères, Eure-et-Loir
- Chéronvilliers, Eure
- 13-8-1944
- Chéronvilliers, Eure
- 13-8-1944
- Chéronvilliers, Eure




