
KACAS Hode
Née le 25 janvier 1907 à Ukmergé (Lituanie) ; domiciliée à Saint-Cyr-du-Vaudreuil (Eure) ; arrêtée dans l’Eure en 1942 ; déportée le 3 août 1942 ; assassinée.
KACAS Hode // Naissance : 25-1-1907 à Ukmerge (Empire russe (Lituanie)) ; Domicile : Saint-Cyr-du-Vaudreuil Eure () ; Repression : Déportée le 3-8-1942 à ; ; Assassinée
Née dans l’actuelle Lituanie, dans une région qui était alors occupée par les Russes,
Hode Kacas a épousé Saül Frucht
. Quand l’un et l’autre ont-ils émigré en France ? Les archives ne livrent rien de
leurs parcours. En tout cas, leurs trois enfants sont nés dans l’hexagone : Denise,
à Paris le 24 avril 1936 ; Mireille, à Paris aussi, le 7 août 1938 et Michel naît
à Louviers (Eure) le 15 août 1939. D’après les listes de la préfecture, les enfants
sont Français. Leurs parents les auraient donc fait naturaliser par déclaration. Par
contre, Saül et Hode, qui se fait appeler Alice, restent des étrangers d’origine russe.
Saül travaille comme colleur spécialisé, tandis que Hode, qui se fait appeler Alice
depuis son installation à Paris, est mécanicienne. La date de déménagement de la famille
dans l’Eure est inconnue, mais elle se situe probablement entre 1938 et 1939 si l’on
en croit les lieux de naissance des enfants.
La famille est brisée une première fois le 22 juin 1941 lorsque les Allemands font arrêter, dans toute la France, certains ressortissants russes – cette rafle est liée à l’invasion quasi simultanée de l’URSS par la Wehrmacht. Interné à Compiègne, Saül est déporté à Auschwitz le 6 juillet 1942 (mle 46 275). Il meurt un mois plus tard, le 10 août 1942.
Quelques jours après la déportation de son mari, le 13 juillet 1942, à 20 h30, deux
Feldgendarmes accompagnés du commissaire de police de Louviers, viennent arrêter Alice chez elle,
sous les yeux de ses trois enfants et de sa mère. Les enfants sont confiés le jour-même
à l’hospice de Louviers par le commissaire, mais le lendemain la Feldgendarmerie ordonne leur retour auprès de la grand-mère. Finalement, les trois enfants sont autorisés
par la Sipo d’Évreux à partir, avec leur grand-mère, Chaya Kacienne
, pour habiter à Paris chez les Schneider, peut-être des amis. La grand-mère, âgée
de 65 ans et ne parlant pas français, n’est semble-t-il pas en mesure de s’occuper
des enfants. Denise, Michel et Mireille échapperont à la déportation, mais pas Chaja
Kacienne.
Six jours après la rafle du 13 juillet 1942, Hode-Alice, qui a d’abord transité par la prison de Louviers puis celle de Rouen, est conduite au camp d’internement de Pithiviers d’où elle est déportée vers Auschwitz le 3 août 1942. Un peu plus d’une femme sur deux a été sélectionnée pour travailler, à l’arrivée du convoi, mais on ne sait ce qu’il advint de Hode-Alice Frucht. Elle ne fait pas partie des quatre rescapées de ce convoi.
Le nom d’Alice Frucht est gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris, sur la dalle n° 31, colonne n° 11, rangée n° 1.
Sources : AD27 : 14W90-92 ; mémorialdelashoah.org
Alexandre Doulut
Mots-clés :
- 25-1-1907
- Ukmerge, Empire russe (Lituanie)
- Saint-Cyr-du-Vaudreuil, Eure
- 13-7-1942
- Saint-Cyr-du-Vaudreuil, Eure
- Paris, Vélodrome d'hiver, Seine
- Pithiviers, Loiret
- Auschwitz




