IKOVAIRTE Chaya

IKOVAIRTE Chaya // Naissance : NA-NA-1877 à Ukmerge (Empire russe (Lituanie)) ; Domicile : Saint-Cyr-du-Vaudreuil Eure () ; Repression : Déportée le 20-11-1943 à  ;  ; Assassinée

Chaya Ikovairte est née dans l’actuelle Lituanie, dans une région qui était alors occupée par les Russes. On ignore quand elle a épousé un dénommé Kaciene, mais quoi qu’il en soit, pendant l’Occupation elle est veuve. Sa date d’arrivée en France reste tout aussi inconnue ; à peine sait-on qu’elle ne parle quasiment pas la langue française. Cependant, en France, elle ne vit pas seule puisque sa fille Hode Frucht  l’a accueillie dans son foyer, avec son mari et ses trois enfants. Lorsque le couple et leurs enfants quittent Paris pour s’installer dans l’Eure, à Saint-Cyr-du-Vaudreuil, en 1939, la grand-mère les a naturellement suivis.

Le 13 juillet 1942, sa fille fait partie des victimes de la rafle contre les Juifs étrangers de l’Eure. Son gendre, Saül Frucht , avait été lui-même raflé un an plus tôt. La grand-mère prend alors en charge ses trois petits-enfants. En effet, Denise (6 ans), Mireille (3 ans) et Michel (2 ans) n’ont pas été embarqués par les Feldgendarmes qui ont appliqué à la lettre les consignes : arrêter les Juifs étrangers âgés de 16 à 50 ans. Cependant, elle ne les garde que quelques jours, vraisemblablement parce qu’elle n’a pas les moyens de les nourrir et qu’elle est « impotente », d’après un rapport du commissaire de police de Louviers. Les enfants, alors placés rapidement dans une famille à Paris, ne seront pas déportés.

De quoi cette immigrée juive a-t-elle vécu pendant plus d’un an ? Les archives ne livrent aucune réponse à la question. Le 22 octobre 1943, elle est arrêtée lors de la dernière grande rafle des Juifs en Normandie. Transférée au camp de transit de Drancy (Seine), Chaya Kaciene se voit confisquer, lors de la fouille, la somme de 50 francs, seules valeurs qu’elle portait sur elle. Un mois plus tard, elle est déportée, sans retour, le 20 novembre 1943 à Auschwitz par le convoi 62.

Son nom est gravé sur la dalle n° 23 du Mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris, colonne n° 8, rangée n° 2.

Sources : AD27 : 14W 90-92 ; memorialdelashoah.org

Alexandre Doulut