GAUTIER Georges, Emile

GAUTIER Georges, Emile // Naissance : 23-3-1901 à Le Chefresne (Manche) ; Domicile : Le Chefresne Manche () ; Repression : Déporté le 11-11-1943 à  ; 3-2-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

Georges Gautier habite au Chaufresne, petit village de 500 habitants environ, au nord-est de Villedieu-les-Poêles. Il y exploite avec sa femme Renée une ferme au hameau de La Salmonnière. Prisonnier de guerre au Stalag XVII A à Kaisersteinbruch (Autriche), il est libéré en novembre 1940 comme malade. En août 1942, il s’engage dans la Résistance au sein du Front national. Il recrute et regroupe des patriotes, réceptionne, répartit et diffuse des tracts exhortant les Français à s’unir et à se battre contre l’occupation. Il offre aussi le gîte et le couvert à des militants, notamment Robert Colléatte  et organise des réunions clandestines à son domicile.

Le 7 mai 1943, Georges Gautier est appréhendé par la Feldgendarmerie chez M. Mazure au hameau du Gros Chêne après l’arrestation de Robert Colléatte  qui livre, sous la torture, son nom et celui d’autres camarades. D’abord détenu à Saint-Lô, il est transféré au début de novembre 1943 à la prison de Fresnes, en région parisienne.

Peu après, le 11 novembre, Georges Gautier fait partie d’un groupe d’une soixantaine de « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) enfermés dans un wagon cellulaire accroché au train pour Strasbourg. Le lendemain, Georges Gautier est enregistré au camp de Natzweiler-Struthof (mle 5 949) avec treize autres Manchois, dont Raymond Brûlé , Victor Francolon  ou encore Marcel Leclerc .

Georges Gautier reste enfermé au camp de Natzweiler-Struthof jusqu’à l’évacuation des détenus vers Dachau où il reçoit à son entrée, le 4 septembre 1944, le matricule 99 307. Il y meurt le 3 février 1945. Selon Marcel Leclerc , qui a assisté à sa mort, il est décédé à 7h30 au bloc 29 des suites du typhus contracté au camp.

Son nom figure au Chefresne sur le monument aux morts situé dans le cimetière communal ainsi que sur une plaque commémorative à l’intérieur de l’église Saint-Pierre. Il est par ailleurs inscrit sur le monument départemental dédié aux victimes de la répression nazie à Saint-Lô.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Na 12/3, Da 8/8, 21P454286 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny