GOSSE Victor, Louis Léon Olivier

GOSSE Victor, Louis Léon Olivier // Naissance : 22-8-1916 à Condé-sur-Risle (Eure) ; Domicile : Saint-Christophe-sur-Condé Eure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Décédé

Fils d’un cultivateur, Victor Gosse et de Magdeleine Couture, ménagère, le jeune Victor est né au village de la Heutterie à Condé-sur-Risle. Chauffeur à la fromagerie du Petit-Coudray à Saint-Christophe-de-Condé, à quelques kilomètres de son lieu de naissance, Victor Gosse est un enfant du pays qui se marie aussi à Saint-Christophe, le 1er février 1940 avec Odette Quiquemelle. Lors de la Campagne de France, comme tant d’autres, il est fait prisonnier et rejoint le Stalag VIJ à Krefeld en Rhénanie dont il réussit à s’évader. Depuis le mois de novembre 1943, il est engagé auprès du maquis Surcouf situé non loin de là, autour de Saint-Georges-du-Vièvre. Le 6 juin, après l’annonce du Débarquement, sur ordre de Robert Leblanc, le chef du maquis, il participe aux abattages d’arbres et aux ruptures de câbles téléphoniques.

C’est peut-être une mesure de représailles de l’armée allemande qui se déroule ce jour-là, le 9 juin 1944. Une trentaine de soldats encerclent la ferme et son réfectoire où quinze employés s’attablent pour le dîner. Tous les hommes sont arrêtés, mais l’un d’eux réussit à s’évader et livre son témoignage après la guerre : « Le 6 juin 1944, en accord avec M. Ferrey Jacques, notre patron, nous avons laissé emmener le camion de l’usine, avec un plein chargement de beurre et de fromage par les résistants de Saint-Georges-du-Vièvre. Les faits ont été portés à la connaissance des Allemands, et, le 9 juin 1944, le personnel masculin est arrêté ».

Victor Gosse, René Lamy  ouvriers réguliers, Albert Legay , Daniel Ferry  et Raymond Garnier , réfractaires au STO sont arrêtés. Un employé est blessé, ce qui lui évite la déportation, et un autre sera interné un mois.

Les archives livrent peu de renseignements sur son parcours carcéral, si ce n’est qu’il part du camp de rassemblement de Compiègne (mle 46 093) le 17 août 1944 vers le camp de Buchenwald. Il arrive avec ses camarades le 21 août. Mis à part son numéro matricule – 81 359 –, rien de la vie concentrationnaire de Victor Gosse n’est connue, même pas les conditions dans lesquelles il a décédé : ni le lieu, ni la date.

La date de son décès a été administrativement fixée au 7 avril 1944. Son nom figure sur la plaque commémorative située dans l’église de Saint-Christophe-de-Condé et sur le monument aux morts de la Résistance à Saint-Étienne-l’Allier. Un monument situé à la ferme du Petit-Coudray rappelle le drame : « C’est d’ici que sont partis à destination de Buchenwald le 9 juin 1944, Albert Legay, Victor Gosse, René Lamy, Daniel Ferry. Vous qui passez, souvenez-vous et priez pour vous ». Il manque le nom de Raymond Garnier, seul survivant du drame.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P547516 ; SHD-Vincennes : 16P263835 ; AD27 :2E6783 ; memorialgenweb.org ; monvillagenormand.fr

Françoise Passera