
LEGAY Albert, Jean, Daniel
Né le 28 octobre 1922 à Martainville (Eure) ; domicilié à Saint-Christophe-sur-Condé (Eure) ; déporté le 17 août 1944 à Buchenwald ; décédé le 31 mai 1945 à Heiligenstadt.
LEGAY Albert, Jean, Daniel // Naissance : 28-10-1922 à Martainville (Eure) ; Domicile : Saint-Christophe-sur-Condé Eure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à ; 31-5-1945 à Heiligenstadt (Allemagne) ; Décédé
Sa mère Élise Fouquet reconnait son fils un mois après sa naissance le 13 novembre 1922. Bien qu’elle ait accouchée à son domicile, c’est seulement dix ans plus tard que Albert Legay cordonnier, reconnaît la paternité et donne son nom à son fils.
Albert Legay est célibataire et en 1943 il est requis au STO au titre de la classe
1942. Il doit partir travailler en Allemagne d’où il s’évade. De retour en France
fin 1943, il se rapproche du maquis Surcouf, créé par Robert Leblanc, épicier à Saint-Étienne-L’Allier.
Faute de place et de moyens matériels pour l’intégrer dans ses groupes francs, Leblanc
le place comme ouvrier à la fromagerie du Petit-Coudray et l’utilise pour des coups
de main. Il est reconnu membre du maquis dans le groupe de Saint-Christophe à partir
du 1er juin 1944, matricule S.0.26. Le 6 juin 1944, avec l’accord du patron et la complicité
des employés, les résistants de Saint-Georges-du-Vièvre s’emparent du camion de l’usine
avec son chargement de beurre et de fromage. Les nuits du 5 au 7 juin 1944, en prévision
de l’arrivée des Alliés, Albert Legay reçoit l’ordre de barrer les routes, changer
les panneaux indicateurs, couper les lignes téléphoniques. Toutes ces opérations conduisent
les troupes allemandes à la traque des maquisards. Le 9 juin 1944, en soirée, il est
arrêté par la Gestapo à la fromagerie. Sept autres ouvriers sont raflés, dont René Lamy
, Victor Gosse
, ouvriers réguliers, Raymond Garnier
, Daniel Ferry
, réfractaires au STO bloqués par les tirs à la mitraillette des policiers.
Conduit à la prison d’Évreux (Eure), Albert Legay est dirigé ensuite vers celle de Brézolles (Eure-et-Loir), avant d’être transféré à la prison de Fresnes et enfin au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne (mle 46 095), probablement le 28 juillet 1944. Tous les raflés se retrouvent sur la liste des déportés du convoi du 17 août 1944 destiné au KL de Buchenwald (mle 81 370) où ils arrivent le 21 août 1944. La carte individuelle de détenu d’Albert Legay porte la mention « Hollerith erfasst », révélant une gestion mécanographique de la main-d’œuvre concentrationnaire. Il est affecté le 8 septembre 1944 au Kommando 14 et dans un Block pour Roms. Puis le 14 septembre, il est envoyé au Kommando d’Hecht près de Holzen, dépendant de Buchenwald, une usine souterraine de production d’armes. Le 5 avril 1945, il est évacué vers Bergen-Belsen, dans un convoi de wagons à charbon, bombardé en gare de Celle. Il arrive à destination le 6 avril. Ravagé par le typhus, le camp est libéré par les Britanniques le 15 avril 1945. Survivant, il est évacué en mai à l’extérieur du camp. Mais le jeune homme décède peu de temps après, le 31 mai 1945, à Heiligenstadt.
Son nom est inscrit sur une plaque dans l’église et le monument aux morts à Saint-Christophe-du-Coudray et sur le mémorial de la Résistance à Saint-Étienne-l’Allier. Un monument situé à la ferme du Petit-Coudray, construite par le directeur de la fromagerie, rappelle que « C’est d’ici que sont partis à destination de Buchenwald le 9 juin 1944, Albert Legay, Victor Gosse, René Lamy, Daniel Ferry. Vous qui passez, souvenez-vous et priez pour vous ».
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P474887 ; EC (Martainville) ; A. Corblin, Vivre et survivre dans la Résistance. Le maquis Surcouf, p. 272, A. Corblin Le journal de Puce, p.329 ; memorialgenweb.org
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 28-10-1922
- Martainville, Eure
- Saint-Christophe-sur-Condé, Eure
- 9-6-1944
- Saint-Christophe-sur-Condé, Eure
- Evreux, Eure
- Brezolles, Eure-et-Loir
- Fresnes, Seine
- Compiègne, Royallieu, Oise (46095)
- Buchenwald (81370)
- Hecht (81370)
- Bergen-Belsen
- 31-5-1945
- Heiligenstadt, Allemagne




