
GUIMBERTEAUD Léon, Louis
Né le 21 juin 1898 à Surgères (Charente-Inférieure) ; domicilié à Pont-Audemer (Eure) ; déporté le 20 avril 1943 à Mauthausen ; décédé le 25 janvier 1944 à Dora.
GUIMBERTEAUD Léon, Louis // Naissance : 21-6-1898 à Surgères (Charente-Maritime) ; Domicile : Pont-Audemer Eure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à ; 25-1-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé
Léon Guimberteaud naît à Surgères en Charente-Inférieure, à 160 kilomètres de chez ses parents, Marie Soubie et Jean Raoul Guimberteaud, sans doute à l’occasion d'un match de boxe auquel participait son père, lutteur professionnel. À l’âge adulte, Léon Guimberteaud exerce la profession d’horloger. Il est installé à Bretagne-de-Marsan (Landes), avant 1917. Il a presque 20 ans lorsque la Première Guerre mondiale est déclarée, mais il ne sera mobilisé que très brièvement en avril 1917 avant d’être réformé temporairement en novembre puis définitivement le 12 novembre 1919. Cette même année, il épouse à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure), Marcelle Marabeau avec laquelle il tient commerce d’une bijouterie-horlogerie, orfèvrerie et lunetterie au 6, quai de la Prison à Pont-Audemer. Quelques années plus tard, les époux divorcent. Lui se remarie avec Gilberte Lefebvre, institutrice, le 27 décembre 1923 à Tricqueville. Ensemble, ils ont deux enfants : Jean, 13 ans et René, 7 ans en 1940.
En 1926, Léon avait adhéré à la section S.F.I.O et, par ailleurs, ses opinions de
franc-maçon sont probablement connues à Pont-Audemer. C’est très certainement cet
esprit antiallemand qui lui vaut d’être arrêté par la Feldgendarmerie sur ordre du Sicherheitsdienst de Rouen, le 28 février 1943, à quelques pas de son domicile, alors qu’il était de
retour d’un match de boxe. L’arrestation, le même jour, dans la même ville, de Robert
Pironneau
, Paul Cardon
et Daniel Letertre
, communistes ou SFIO, vient corroborer cette hypothèse. Accusé de mener une activité
politique contre l’Allemagne, Léon Guimberteaud est incarcéré à la prison du Palais
de Justice de Rouen avant d’être envoyé au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu
(mle 11 898) le 10 mars 1943. Le 20 avril 1943, avec ses trois camarades, il fait
partie du 2e convoi massif, organisé dans le cadre de l’opération Meerschaum, qui prend la direction du camp de concentration de Mauthausen. Le 8 août, il est
affecté au camp annexe de Wiener-Neustadt (mle 28 818) où les détenus sont employés
dans l’usine d’armement Rax-Werke qui fabrique des fusées A4. Mais à partir du 20 novembre 1943, face à la recrudescence
des bombardements alliés, l’activité s’arrête provisoirement et Léon Guimberteaud,
après un passage par le KL Buchenwald (mle 31 729), est alors transféré avec quelque 375 autres déportés évacués
de l’usine, à Dora, où les installations industrielles sont enterrées, à l’abri des
bombes alliées. Les conditions d’existence et de travail y sont effroyables. Il ne
survit pas à la vie concentrationnaire et décède quelques mois plus tard, à l’infirmerie
du camp, le 25 janvier 1944.
Le nom de Léon Louis Guimberteaud figure sur la plaque commémorative dédiée aux résistants de Pont-Audemer, située à l’intérieur de la mairie, mais également sur le monument de Saint-Étienne-l’Allier dédié aux « résistants et aux victimes de la barbarie nazie » de la région de Bernay Pont-Audemer. Enfin, son nom a été relevé sur le mur du souvenir du Grand Orient de France à Paris (9e arrondissement).
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P460370 ; AD17 : 2E457/25, AD27 :88W50, AD40 : 1225W17, Mauthausen III Monument; Thiery, L. (dir.), Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1070 Mémorialgenweb.org
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 21-6-1898
- Surgères, Charente-Maritime
- Pont-Audemer, Eure
- 28-2-1943
- Pont-Audemer, Eure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (11898)
- Mauthausen (28128)
- Wiener Neustadt (28128)
- Buchenwald (31729)
- Dora (31729)
- 25-1-1944
- Dora, Allemagne




