LETERTRE Daniel, Auguste, Léon

LETERTRE Daniel, Auguste, Léon // Naissance : 27-3-1910 à Escorpain (Eure-et-Loir) ; Domicile : Pont-Audemer Eure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ;  ; Décédé

Léon Auguste Letertre, maréchal ferrant, et Claire Augustine Juliette Loiseleur, couturière, donnent naissance à leur fils le 27 mars 1910 à Escorpain, quatre ans avant la guerre qui emportera son père. Ce dernier en effet, décède le 21 juin 1916 à Damloup dans la Meuse, à l’âge de 33 ans. Orphelin de père, Daniel est alors adopté par la Nation. Devenu à l’âge adulte, contrôleur principal des impôts, il épouse, en 1932, Simone Gauthier dont il a en 1933, une fille, Michèle née à Auneau le 1er avril. Au gré des affectations du fonctionnaire, la famille déménage, jusqu’à s’installer, avant la Seconde Guerre mondiale à Pont-Audemer, au 22 rue des Carmélites. La guerre qui éclate le 1er septembre 1939 le conduit sous les drapeaux : mobilisé du 6 septembre 1939 au 26 juillet 1940, il échappe à la capture et retrouve son épouse et sa fille à Pont-Audemer.

C’est là qu’il sera arrêté le 28 février 1943 par les Allemands. D’après les autorités françaises, les activités communistes de Daniel Letertre l’auraient conduit à son arrestation, à quelques jours de celles d’autres communistes et socialistes de Pont-Audemer, dans un contexte de rafles fréquentes qui nourrissent les besoins du Reich en main-d'œuvre. Daniel fait d’ailleurs partie, comme ses camarades arrêtés le même jour, Paul Cardon , Robert Pironneau  et Léon Guimberteaud  d’un convoi dit Meerschaum, du nom de l’opération destinée à fournir à l’économie de guerre allemande de la main-d’œuvre forcée. En effet, après quelques jours passés à la prison de Rouen puis au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 11 905), il est déporté le 20 avril 1943, vers le camp de Mauthausen. Affecté, dès le 17 juillet, aux travaux de creusement du tunnel de Loibl Pass où les conditions de vie sont épouvantables, c'est dans un état pitoyable que Daniel est renvoyé un an et demi plus tard au camp central. Quinze jours plus tard, le 1er décembre 1944, il quitte le camp dans un état physique toujours aussi alarmant et disparaît alors, probablement gazé.

Le nom de Daniel Letertre figure sur la plaque commémorative dédiée aux Résistants de Pont-Audemer, située à l’intérieur de la mairie ainsi que sur le monument de Saint-Étienne-l’Allier dédié aux Résistants et aux victimes de la barbarie nazie de la région de Bernay et Pont-Audemer. On trouve par ailleurs son nom sur la stèle commémorative des déportés de Dreux, sous laquelle reposent les cendres prélevées dans les fours crématoires.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P476953 ; AD28 : 3E143/010.

Ludivine Ponte