HOCHIN Jacques, Augustin, Louis

HOCHIN Jacques, Augustin, Louis // Naissance : 26-9-1921 à Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe) ; Domicile : Fresnay-sur-Sarthe Sarthe () ; Repression : Exécuté le 24-7-1944 à Champfrémont (Mayenne) ; Décédé

Jacques Hochin naît au 1 place de la République à Fresnay-sur-Sarthe dans une famille modeste. Son père Augustin Stanislas, Pierre, Rémy Hochin exerce le métier d’ouvrier-mécanicien et sa mère Yvonne, Marie Cariss, est occupée au ménage. Le couple donnera naissance à sept enfants.

Après avoir poursuivi des études au collège de Saint-Calez dans la Sarthe, Jacques Hochin est employé chez un marchands de vin en gros dans sa commune natale. En 1940, célibataire et soutien de famille en raison de la mort de son père et de la mobilisation de ses trois frères, il vit avec sa mère, employée de commerce, rue de la Panetière à Fresnay-sur-Sarthe.

Appelé pour le Service du travail obligatoire en Allemagne comme de nombreux jeunes Français de la classe 1941, Jacques Hochin se rend au départ du train de requis en gare du Mans, se fait pointer comme partant mais il ne monte pas le train. Comme de nombreux autres réfractaires, il envoie une lettre à sa mère pour l’informer de son départ afin de dédouaner cette dernière en cas de représailles. Il trouve alors refuge dans l’Orne à La Ferrière-Bochard puis à Saint-Denis-sur-Sarthon dans la famille Bellanger. Leurs neveux, André et Maurice Mallet , entrent en contact avec leur ancien instituteur, Octave Dallier, qui a rejoint la Résistance au sein de l’OCM. Désormais membres du mouvement, les frères Mallet multiplient les actions de résistance : distribution de journaux clandestins, transport et constitution de dépôts d’armes, camouflage de réfractaires au STO dans une maison située en lisière de la forêt de Multonne à Champfrémont, au lieu-dit Courtemiche.

En avril 1943, Jacques Hochin rejoint le mouvement par l’intermédiaire d’André Mallet et prend la fausse identité de Louis Jacquinet. Après le débarquement en Normandie, il seconde Maurice Mallet qui assure la direction du groupe VII de l’OCM pour le secteur d’Alençon et coordonne un ensemble d’actions de sabotage dans le respect du plan Tortue (sabotages de voies de chemin de fer et de poteaux téléphoniques, abattage d’arbres sur les routes).

Le 24 juillet 1944 au matin, lors d’une inspection de sa fonderie, François Bouilhac , chef de l’OCM pour le secteur d’Alençon, tombe aux mains du SD et des auxiliaires français de la Gestapo dirigés par le terrible Bernard Jardin. Après avoir violemment torturé François Bouilhac, ses tortionnaires se rendent chez la mère de Maurice Mallet à Saint-Denis-sur-Sarthon et se saisissent de ce dernier. Martyrisé, Maurice Mallet conduit au maquis le groupe de miliciens qui surprennent Jacques Hochin, chargé de la garde des lieux, et Bernard Dufrou venu prévenir ses camarades de la rafle en cours. Après avoir récupéré les armes et incendié la maison, les hommes de Jardin emmènent les trois hommes au moulin de la Sourdière. Vers 21 heures, Maurice Mallet et Jacques Hochin crient « vive la France » avant d’être fauchés par un tir de mitraillette. Bien que blessé, Bernard Dufrou réussit à s’échapper dans le bois proche en profitant de la pénombre.

Le nom de Jacques Hochin figure aux côtés de celui de Maurice Mallet sur plusieurs stèles et monuments commémoratifs à Champfrémont : sur le lieu de leur supplice et à l’emplacement du maquis de Courtemiche près du vieux moulin de la Sourdière. Le 30 mars 1945, le Conseil municipal de Fresnay-sur-Sarthe rebaptise la rue de l’hôpital au nom de Jacques Hochin. Il est aussi gravé sur le monument aux morts de la commune.

Sources : SHD-Caen : 21P52096 ; SHD-Vincennes : 16P294507 ; EC (Fresnay-sur-Sarthe) ; AD 61 : 41J44 ; notice rédigée par Jacques Chesnier, Exposition « Fresnay dans la guerre 39-45, oct.-nov. 2019 ; AERI, La Résistance dans l'Orne, cedérom, 2004 ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet