JAMES Gabriel, Alphonse, Augustin

JAMES Gabriel, Alphonse, Augustin // Naissance : 29-4-1921 à Creully (Calvados) ; Domicile : Creully Calvados () ; Repression : Exécuté le 6-6-1944 à Caen (Calvados) ; Décédé

Issu d’un milieu ouvrier, et orphelin de père à l’âge d’un an, Gabriel James grandit à Creully avec sa mère, remariée en 1930, et sa sœur Augustine. Après son certificat d’études, le garçon est engagé à 14 ans, comme apprenti chez le serrurier Rambert, à deux pas du domicile familial. Trop jeune pour être mobilisé en 1939, Gabriel James appartient, en revanche, à la tranche d’âge visée par la loi du 16 février 1943 sur le Servie du travail obligatoire (STO). Par prudence, il quitte Creully pour se rendre à Saint-Sylvain (Calvados) où Louis  et Amélie Lechevalier acceptent de le cacher. Il y fait la connaissance de plusieurs réfractaires que le couple d’agriculteurs soustrait à la réquisition, malgré les risques encourus. Ils sont nourris et logés, en échange de leur participation aux travaux de la ferme. Parmi eux, Daniel Fontaine, ouvrier agricole de 20 ans, est un membre actif de la Résistance (Hector, OCM, ORA). Gabriel James se lie d’amitié avec lui et accepte de participer à ses activités clandestines. Il rejoint ainsi un réseau constitué de petits groupes grossis par l’afflux de réfractaires, d’où émergent les figures du docteur Derrien  d’Argences, de Roland Spitzer de Colombelles, des frères Paul  et Robert Vigouroux  cachés à Maizières et Ouilly-le-Tesson. Le réfractaire de Creully, muni de faux papiers, a pris le pseudonyme de Guy Jouvain. Il participe à plusieurs opérations, à la nuit tombée, contre des mairies du secteur (Croissanville) pour y récupérer tampons officiels et cartes d’alimentation. Vers octobre 1943, il prend congé des époux Lechevalier et gagne Ouilly-le-Tesson. L’abbé Bousso, curé de la paroisse, le place alors chez les Hamon, agriculteurs au hameau de Montboint. L’infiltration de deux indicateurs de la Gestapo, met le réseau en danger. Repérés, l’ordre est donné de les éliminer. L’un d’eux, Léon Henri, parvient à s’échapper et trahit l’ensemble des membres du réseau. Le 2 juin 1944, Gabriel James est arrêté à Ouilly-le-Tesson, puis conduit, avec les frères Vigouroux et l’abbé Bousso, à la Maison d’arrêt de Caen. Quatre jours plus tard, il est lâchement assassiné dans une des courettes de la prison, avec quelque 70-80 autres résistants suite au Débarquement des troupes alliées sur les côtes le matin même. Les corps des victimes n’ayant jamais été retrouvés.

Son nom figure sur le monument aux morts de Creully-sur-Seulles, sur la stèle commémorative aux résistants d’Ouilly-le-Tesson ainsi que sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944 à Caen.

Sources : SHD-Caen : 21P 259104, 21P 575652 ; AD14 : EC (Creully) ; Gérard Fournier, Si près de la liberté. En mémoire de l'Abbé Bousso et de ses compagnons de Résistance, 2007 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, p.123 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier