
LECHEVALIER Louis, Joseph, Constant
Né le 3 mars 1896 à Clinchamps-sur-Orne (Calvados) ; domicilié à Saint-Sylvain (Calvados) ; exécuté le 6 juin 1944 à Caen (Calvados).
LECHEVALIER Louis, Joseph, Constant // Naissance : 3-3-1896 à Clinchamps-sur-Orne (Calvados) ; Domicile : Saint-Sylvain Calvados () ; Repression : Exécuté le 6-6-1944 à Caen (Calvados) ; Décédé
Issu d’un milieu social très modeste, Louis Lechevalier devient, après la scolarité
obligatoire, domestique de ferme. En 1915, il est appelé sous les drapeaux et incorporé
dans un régiment d’artillerie lourde. À sa démobilisation, le 19 septembre 1919, il
se retire à Clinchamps-sur-Orne, où il retrouve sa femme Amélie (née Anne) épousée
lors d’une permission, quatre mois plus tôt. Le couple trouve un emploi chez un riche
propriétaire exploitant de la commune, Joseph Lanfranc de Panthou. À la fin de l’été
1921, Amélie Lechevalier met au monde un garçon, Roger. La situation financière s’améliore
en 1926, lorsque Louis est employé comme chef de culture sur une importante exploitation
de Saint-Sylvain, tandis que son épouse trouve une place de femme de ménage chez le
docteur Enouf, maire de la commune. En 1934, la famille s’agrandit avec la naissance
d’une petite Louise. À force d’économies, Louis Lechevalier peut prendre en fermage
l’exploitation sur laquelle il travaille depuis dix ans. Demeuré profondément patriote,
il intègre la Résistance organisée (ORA). À partir de 1943, il entre en liaison avec
le docteur Derrien
d’Argences par l’intermédiaire d’un ami de son fils, membre du bureau départemental
de la JAC du Calvados, Daniel Fontaine. Dès lors, il accepte de recueillir les réfractaires
au STO que le médecin d’Argences lui envoie. Certains, comme Gabriel James
, de Creully, partent vers d’autres fermes de la plaine de Caen, pour laisser la place
à de jeunes Normands comme Paul Chaléat
et Paul Vivier
, ou qui arrivent de la région parisienne, tel Maurice Billy
. Grâce aux époux Lechevalier, Saint-Sylvain devient une véritable plaque tournante
de la lutte contre le STO, au sud de Caen. Hélas, un jeune traitre qui a pourtant
bénéficié de cette aide, attiré par l’appât du gain, se laisse tenter par le marché
noir, puis entre au service de la Gestapo. Le 2 juin 1944, il guide la police allemande et lui permet d’anéantir toute la filière,
depuis Argences et Saint-Sylvain, jusqu’à Ouilly-le-Tesson. Louis Lechevalier, sa
femme, et trois réfractaires qu’ils hébergeaient à ce moment-là, sont arrêtés. À l’exception
d’Amélie Lechevalier, tous sont exécutés le 6 juin 1944 à la Maison d’arrêt de Caen.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin de la maison d’arrêt du quartier Venoix à Caen ainsi que sur la stèle commémorative d’Ouilly-le-Tesson (Calvados).
Sources : SHD-Caen : 21P261870, 21P474122 ; Archives MRDN ; Quellien J. Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p. 144 ; memorialgenweb.org
Gérard Fournier
Mots-clés :
- 3-3-1896
- Clinchamps-sur-Orne, Calvados
- Saint-Sylvain, Calvados
- 2-6-1944
- Saint-Sylvain, Calvados
- Caen, Maison d'arrêt, Calvados
- 6-6-1944
- Caen, Calvados




