
CHALEAT Paul, André, Régis, Louis
Né le 24 avril 1909 à Saumur (Maine-et-Loire) ; domicilié à Colombelles (Calvados) ; exécuté le 6 juin 1944 à Caen (Calvados).
CHALEAT Paul, André, Régis, Louis // Naissance : 24-4-1909 à Saumur (Maine-et-Loire) ; Domicile : Colombelles Calvados () ; Repression : Exécuté le 6-6-1944 à Caen (Calvados) ; Décédé
Paul Chaléat est issu d’une famille nombreuse et d’un milieu ouvrier. Son père a travaillé
comme manœuvre, en 1918-1919, dans les ateliers des Aciéries de Saint-Clair-de-Halouze
(Orne), puis des Mines de Soumont (Calvados), avant de travailler, comme enfourneur,
à la Société métallurgique de Normandie dans les années 1920. Paul Chaléat est entré
à son tour à la SMN comme lamineur, mais il parvient à y occuper un emploi moins pénible
de pontonnier, peu avant son mariage, en 1932. Le couple loue un appartement au 91
de la rue Saint-Jean, à Caen. Les fins de mois sont difficiles. Madame Chaléat parvient
cependant à vendre des légumes sur le marché avec sa mère. La guerre vient rompre
le fragile équilibre. Après l’armistice de juin 1940, Paul ne retrouve pas son poste
à la SMN. L’instauration du STO, en février 1943, l’expose à être requis pour aller
travailler en Allemagne. Vivant d’expédients, il choisit de louer ses services à des
agriculteurs de Saint-Sylvain, Louis
et Amélie Lechevalier. Sa femme, qui attend un enfant, et sa belle-mère ont déménagé
à Colombelles. Les fermiers sont des patriotes. En pleine connaissance de cause, ils
acceptent tous les clandestins qui se présentent à eux, sur la recommandation du docteur
Derrien
d’Argences, ou de Daniel Fontaine, un ami de leur fils Roger. Ils savent que l’un
et l’autre sont engagés dans la Résistance. Tous ces jeunes ne restent pas à la ferme.
Plusieurs repartent après quelques semaines. Les Lechevalier ne posent jamais de questions,
mais ils savent que d’autres paysans de la plaine de Caen prennent le relais. Au début
de novembre 1943, Paul Chaléat se joint au groupe de résistance que Daniel Fontaine
s’efforce de constituer. Deux réfractaires hébergés à la ferme de Saint-Sylvain, Maurice
Billy
et Paul Vivier
acceptent d’en être. La trahison, hélas, d’un jeune dévoyé qui a suivi toute la filière
d’Argences à Ouilly-le-Tesson entraîne le démantèlement de l’organisation. Le 2 juin
1944, la Gestapo arrête les époux Lechevalier, et les trois hommes qui se cachaient chez eux. Paul
Chaléat, sans savoir que sa femme vient de mettre au monde un garçon, est exécuté
le 6 juin à la prison de Caen dans le cadre de la mise à mort de 73 prisonniers par
les autorités allemandes en représailles du Débarquement qui eut lieu le matin même.
Les corps des 73 victimes, dont celui du docteur Derrien, n’ont jamais été retrouvés
après-guerre.
Son nom figure sur le monument aux morts de Colombelles ainsi que sur la stèle commémorative aux résistants à Ouilly-le-Tesson et enfin sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin de la maison d’arrêt du quartier Venoix à Caen.
Sources : SHD-Caen : 21P249501, 21P434767 ; Archives Jean-Marie Guyot ; memorialgenweb.com
Gérard Fournier
Mots-clés :
- 24-4-1909
- Saumur, Maine-et-Loire
- Colombelles, Calvados
- 2-6-1944
- Saint-Sylvain, Calvados
- Caen, Maison d'arrêt, Calvados
- 6-6-1944
- Caen, Calvados




