KACIAF Samuel, Robert

KACIAF Samuel, Robert // Naissance : 5-9-1920 à Paris (Seine) ; Domicile : Bois-Guillaume Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 7-3-1944 à  ;  ; Assassiné

Samuel, connu sous son second prénom Robert, est le fils de Mordko Kaciaf , commerçant juif d’origine moldave qui l’a fait reconnaître comme Français en 1926. Il passe son enfance à Paris avec ses parents, ses quatre sœurs et son frère, mais au plus tard en 1932, il est installé avec les siens25 rue de Diane à Bois-Guillaume. Il est scolarisé au lycée Corneille de Rouen(Seine-Inférieure), puis devient aide-commerçant et employé de bureau.

Célibataire, il quitte l’agglomération rouennaise en 1941/1942 avec une partie de sa famille, mais sans son père qui y est arrêté en mai 1942. Réfugié à Toulouse en Haute-Garonne, puis à Grenoble dans l’Isère, c’est dans ce second département que Robert est arrêté. Il vit alors dans la station thermale d’Uriage, au lieu-dit La Tuilerie dans la commune de Vaulnaveys-le-Haut. Il s’y est peut-être établi, comme beaucoup d’autres Juifs, lorsque les Allemands ont, en septembre 1943, pris le contrôle de la zone occupée jusqu’alors par les Italiens. Mais le 6 février 1944, le Kommando Drancy du SS Alois Brunner procède à une rafle dans la station en en bouclant les issues. Robert aurait tenté sans succès de fuir dans la montagne. Les Juifs arrêtés sont conduits à l’hôtel « Suisse et Bordeaux » de Grenoble où la Gestapo a établi ses quartiers, puis transférés le 8 février à Drancy. Comme sa sœur Rosette , Robert Kaciaf est déporté le 7 mars 1944 dans le convoi no 69 à destination d’Auschwitz, où il est sélectionné pour le travail sous le matricule 174 948.Le 22 janvier 1945, il est évacué versle camp de concentration de Buchenwald (mle 119 256). Une liste de transferts du Block 66 au Block 63 indique qu’il est encore en vie le 16 mars. Mais à l’âge de 24 ans, il ne revient pas de déportation.

À Rouen, son nom est gravé sur la stèle des déportés de la synagogue et sur le monument aux morts du lycée Corneille. Il est inscrit également sur le Mémorial des victimes de la Shoah de la région Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Arolsen  ; AN :BB/11/10575 (43028x27) ; F/9/5703 ; SHD-Caen : 21P 467 373 ; EC (Paris) ; T. Bruttmann : « L’‘action Brunner’ à Grenoble », Revue d’Histoire de la Shoah,no 174, 2002, p. 18-43 ; notices biographiques lycée Corneille (F. Sajous) ;ressources.memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot