BEAU Ferdinand, Charles, Antoine

BEAU Ferdinand, Charles, Antoine // Naissance : 8-10-1894 à Valence (Espagne) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ; 15-5-1944 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Après ses études, il participe à la Grande Guerre. Il est sergent observateur en ballon à la 56e compagnie d’aérostiers. En mai 1917, il est cité à l’ordre du corps d’armée. À la fin de la guerre, Ferdinand Beau n’a pas démérité puisqu’il reçoit la Légion d’honneur et la Croix de Guerre 1914-1918. En 1920, il vit maritalement avec Adelina Guérin , dite Lina Beau. Ils résident 14 rue aux Juifs, à Rouen. En septembre 1929, il fonde le Groupement rouennais d’aviation égère (planeurs) avec Marc Hauchemaille, sergent au 34e régiment d’aviation, à Rouen. Lors de la déclaration de guerre en 1939, il est à nouveau mobilisé mais, vu son âge, en tant que capitaine de réserve à l’État-major de l’Air à Rouen, sous le commandement du colonel Pair. Il est démobilisé le 27 juillet 1940 et reprend son activité d’inspecteur d’assurances.

D’un ardent patriotisme, l’ancien combattant de la Grande guerre l n’accepte pas l’armistice. Aussi entre-t-il entre en résistance dès le mois d’août 1940. Malgré les risques encourus, Ferdinand et Lina n’hésitent pas à organiser l’évasion de pilotes alliés. En 1943, tous deux œuvrent sous la responsabilité de Ferdinand Ragaine , hôtelier dans l’Eure, au sein du réseau Porto Base Espagne. Lina récupère des aviateurs tombés à l’est du département de l’Eure afin de les ramener 14 rue aux Juifs à Rouen. Là, les pilotes sont hébergés en attendant de trouver une filière pour l’Espagne. Cette dernière opération est facilitée par le réseau Comète. En outre, par l’intermédiaire de Jean Sueur , ils travaillent pour le réseau britannique du Special Operations Executive, Salesman dirigé par Philippe Liewer. Ils mettent celui-ci en liaison avec des patriotes aptes à former des groupes de parachutage. Le 27 août 1943, le capitaine Beau est arrêté avec sa compagne par la Gestapo, pour hébergement de parachutistes. Il subit sept mois de cellule sans parler. Le 28 mars 1944, il est transporté, avec Ferdinand Ragaine, de la prison de Rouen au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise) qui rassemble les détenus en vue de leur déportation. On lui attribue le matricule 30 732. Le 27 avril 1944, il est déporté à Auschwitz où on lui tatoue le matricule 185 032. Il y décède, quelques semaines plus tard, le 15 mai 1944.

Officier de haute valeur, il est nommé commandant à titre posthume par l’armée de l’Air le 1er août 1944. Son nom figure sur une plaque du lycée Jacques Decour, à Paris (9e).

Sources : SHD Caen : 21P422493, SHD Vincennes :16P40857, 16P274721

Brigitte Garin