LEBAILLEUX Louis, Marie

LEBAILLEUX Louis, Marie // Naissance : 12-3-1882 à Champcervon (Manche) ; Domicile : L'Eaumesnil-Saint-Planchers Manche () ; Repression : Exécuté le 30-7-1944 à Saint-Planchers (Manche) ; Décédé

Louis Lebailleux est cultivateur à Saint-Planchers, un petit village à l’est de Granville. Sa ferme est située au hameau de L’Aumesnil. Mariée avec Ludivine Husson , il est père de cinq enfants : Renée, Eugène, Louis , Emile et Simone , nés respectivement en 1910, 1914, 1921, 1923 et 1926. Louis  et Simone  aident leurs parents sur l’exploitation et habitent avec eux.

Le 29 juillet 1944, deux jours avant la libération du secteur, les Allemands investissent la propriété et la fouillent de fond en comble pour la piller. Louis Lebailleux et son fils s’efforcent de s’opposer aux vols et destructions mais ils finissent par être arrêtés après la découverte d’un poste émetteur dissimulé dans un tonneau à cidre. Les deux hommes sont conduits dans l’après-midi au hameau de La Sanderie dépendant de la commune de Saint-Aubin-des-Préaux où ils sont placés sous le contrôle de la Feldgendarmerie. Ludivine Lebailleux  et sa fille sont gardées à vue à la ferme. Dans la nuit, elles sont finalement transférées à leur tour à La Sanderie où la famille réunie est enfermée dans une étable aux murs épais dont l’unique porte est gardée par une sentinelle menaçant quiconque essayant d’approcher.

Le 30 juillet, vers 22 heures, les quatre prisonniers sont extraits de l’étable pour être évacués au milieu des troupes en mouvement. Arrivés dans le bourg de Saint-Pierre-Langers, ils tournent à droite en direction de Jullouville mais marquent bientôt un arrêt à hauteur du hameau du Mesnil-Grimeult. Ils sont alors poussés dans un champ à gauche de la route et contraints d’avancer sur une trentaine de mètres dans le sillon creusé entre la haie et la culture de sarrasin. Mis à genoux, ils sont abattus d’une balle dans la tête.

Les noms des époux Lebailleux et de leurs enfants sont inscrits sur le monument commémoratif du square Marland à Granville. Ils figurent à Saint-Lô sur la stèle en mémoire des Manchois victimes de la répression nazie. Depuis le 30 juillet 1994, une plaque apposée sur le mur du château de Saint-Pierre-Langers, proche du lieu de leur supplice, rappelle aussi leur souvenir.

Sources : SHD-Caen : 21P363698, 21P587901, 27P249 ; fichier M. Boivin ; memorialgenweb.org ; Ouest-France (14 novembre 2017 et 5 août 2019)

Arnaud Boulligny