RISSER Marguerite, Caroline

RISSER Marguerite, Caroline // Naissance : 15-11-1896 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 20-11-1943 à  ;  ; Assassinée

Marguerite Risser descend de deux vieilles familles juives alsaciennes. Ses parents se sont établis à Rouen et son père Gaston a fondé à Darnétal (Seine-Inférieure) une fabrique prospère de réglisse. Il y associe son gendre Robert Lévy  après le mariage de celui-ci avec Marguerite en 1920. Le couple a une fille, Rolande  née en 1921, et réside avec Gaston Risser 55 rue de Crosne. Fille et épouse d’industriels devenus des notables de la région, Marguerite Lévy-Risser est sans profession mais se consacre à diverses œuvres à leurs côtés.

Son père, son mari et sa fille faisant partie de l’équipe rouennaise de l’Union générale des Israélites de France (UGIF), elle est épargnée quelque temps durant l’occupation allemande. Elle partage l’angoisse de l’arrestation de Robert en mai 1942, mais celui-ci est libéré du camp de Drancy en août. Ce n’est toufefois qu’un sursis pour la famille Lévy-Risser et pour Gaston Risser, car tous quatre sont arrêtés par la police française à leur domicile le 15 janvier 1943 à 21 h, dans la grande rafle des Juifs de la Seine-Inférieure préparée par la Gestapo de Paris et la Sipo-SD régionale avec la collaboration de la préfecture vichyste. Ils sont conduits au centre d’internement rouennais de la rue Poisson où leur arrivée n’est enregistrée qu’à 5 h du matin, un délai qui s’explique probablement par les tentatives de faire valoir auprès du commissariat les liens de la famille avec l’UGIF. Aussitôt après, on les conduit à la gare pour leur faire prendre le train de 5 h 45 et les acheminer jusqu’à Drancy.

Alors que son père est transféré à l’hôpital Rothschild de Paris et échappe à la déportation, Marguerite Lévy-Risser passe de longs mois à Drancy avec Robert et Rolande. Elle est finalement déportée avec eux le 20 novembre 1943, par le convoi no 62 qui emmène 1200 Juifs vers Auschwitz. Elle y est assassinée.

À Rouen, son nom est inscrit sur la stèle des déportés de la synagogue de Rouen et sur la plaque commémorative du collège Barbey d’Aurevilly avec celui de sa fille. À Paris, il est gravé sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P 477 945 ; AD76 : 3352W2 ; EC (Rouen) ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 321 ; ressources.memorialdelashoah.org, stevemorse.org/France, gallica.bnf.fr, pop.culture.gouv.fr, geneanet.org

Corinne Bouillot