LÉVY dite LÉVY-RISSER Rolande

LÉVY dite LÉVY-RISSER Rolande // Naissance : 27-8-1921 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 20-11-1943 à  ;  ; Assassinée

Rolande Lévy, qui porte comme nom d’usage celui de ses deux parents, Robert Lévy  et Marguerite née Risser , grandit à Rouen dans une famille d’industriels juifs français. Célibataire, elle réside avec sa famille 55 rue de Crosne et fréquente le lycée de jeunes filles Jeanne d’Arc. Elle est plus tard déclarée sans profession.

Elle devient en 1942, sous l’Occupation, membre de la petite équipe de l’Union générale des Israélites de France (UGIF) qui se constitue à Rouen autour de son père. En septembre, elle devient officiellement membre du bureau départemental de cette organisation, qui tente surtout d’apporter son assistance aux Juifs dans le besoin. Robert Lévy-Risser la considère même comme sa collaboratrice immédiate. Après la rafle des hommes juifs de Rouen et de sa région, en mai 1942, elle participe à la confection et à l’envoi de colis aux victimes détenues au camp de Drancy. Son père comptant parmi les internés, elle intervient auprès des responsables nationaux de l’UGIF qui parviennent à le faire libérer en août. En octobre, elle l’accompagne dans ses visites aux Juifs regroupés au centre rouennais de la rue Poisson après une nouvelle rafle.

Quand elle est arrêtée à son tour le 15 janvier 1943 avec ses parents et son grand-père Gaston Risser, dans la troisième rafle qui touche Rouen, elle présente sa carte de légitimation de l’UGIF dans l’espoir de ne pas être emmenée par les policiers français. Mais la rafle, planifiée par la section antijuive de la Gestapo de Paris avec la Sipo-SD régionale, concerne désormais tous les Juifs du département et Rolande Lévy-Risser est conduite avec les siens au centre de la rue Poisson en vue de son transfert à Drancy dès le matin du 16. Protégée encore quelques mois à l’intérieur du camp, la jeune femme est déportée avec ses parents dans le convoi no 62 du 20 novembre 1943 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée.

À Rouen, son nom est inscrit sur la stèle des déportés de la synagogue de Rouen et sur la plaque commémorative du collège Barbey d’Aurevilly (ancien lycée Jeanne d’Arc). À Paris, il est gravé sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P 478 163 ; AD76 : 3352W2 ; EC (Rouen) ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 80-84, 157-158 ; ressources.memorialdelashoah.org, gallica.bnf.fr.

Corinne Bouillot